La FIA ouvre la porte aux discussions autour des moteurs de 2013
Le Conseil Mondial de la FIA a entériné l'introduction des moteurs quatre cylindres en F1 à partir de la saison 2013. Néanmoins, les différentes parties en présence peuvent tout de même faire connaitre leur position d'ici au 30 juin. Les motoristes disposent donc d'un mois pour présenter des arguments solides contre ce changement de réglementation.
La porte laissée entrouverte par la Fédération dirigée par Jean Todt a pris la forme d'une très discrète phrase glissée dans le rapport du dernier Conseil mondial en date : "Après consultation avec les principaux intéressés et à la suite du résultat de cette consultation, un vote par fax par le Conseil mondial pourra être pris en compte jusqu'au plus tard le 30 juin afin de modifier la date d’introduction de ces nouveaux règlements."
Cela laisse une possibilité à Ferrari, Mercedes et à Cosworth, très remontés contre ce projet en raison de son coût de développement important, de poursuivre leur lobbying contre l'adoption de ce nouveau quatre-cylindres, dont le régime maximal est limité à 12.000 tours-minute. Ainsi Mark Gallagher, responsable du motoriste britannique avait déclaré : "Nous sommes concernés par un point significatif du règlement 2013. Les coûts restent un problème et le règlement va limiter les bonnes opportunités. Nous ne souhaitons pas de cela, à l’heure où nous sortons de la plus grande crise économique jamais vue."
A l'inverse de ses concurrents, Renault se montre très volontariste sur ce changement de réglementation, comme l'avait fait savoir Jean-François Caubet à Nextgen-auto : "Nous sommes entièrement concentrés sur le moteur 2013 et l’élément clé, maintenant, est de commencer à travailler sur le plan technique avec les équipes. Nous savons qu’il y a beaucoup de politique dans l’air mais nous sommes tellement concentrés sur les moteurs 2013 que nous ne nous posons pas de question. Nous travaillons déjà avec les équipes."
Une solution, loin d'être optimale à notre avis, serait donc d'envisager une éventuelle cohabitation entre les moteurs quatre cylindres turbo pour les écuries disposant d'un contrat avec un motoriste à l'aise financièrement (toutes celles motorisées par Ferrari, Renault et Mercedes) avec le V8 atmosphérique de Cosworth, qui se retrouverait pénalisé pour pousser au changement. Or, à l'heure actuelle, seules les écuries aux budgets limités (Williams, Virgin et HRT) et donc à l'avenir incertain sont les clients de Cosworth. Nous avons pu voir au Mans que l'équivalence diesel-essence n'a pas eu les effets escomptés puisque les Audi et Peugeot sont sans concurrence. Il n'y a pas de raison qu'il n'en soit pas de même en Formule Un puisque les associations les mieux dotées financièrement finissent (quasiment) toujours par l'emporter...