La F1 sur le modèle de la NBA, NFL ou MLB ?
Aux Etats-Unis, les grandes équipes de basket, football américain et de baseball sont propriétaires de leur championnat, ce qui leur permet de se partager les revenus générés. Cela pourrait donner des idées aux écuries de F1 alors que se lance les discussions sur l'avenir commercial de la F1.
L'officialisation de l'intérêt de News Corp et d'Exor, le holding de la famille Agnelli, à la veille du Grand-Prix de Turquie a mis le feu aux poudres. Tous les acteurs de la F1 y vont de leur déclaration : si Bernie Ecclestone s'estime très sceptique sur cette déclaration d'intention, la FIA déclare qu'elle devra être consultée si vente il devait y avoir.
Martin Whitmarsh, en tant que président de la FOTA qui représente les écuries, a déclaré à Autosport que les écuries pourraient s'intéresser à la possibilité que les écuries deviennent actionnaires de la F1 : "Je pense qu'à la fin, il est souhaitable que les équipes soient propriétaires des droits commerciaux. CVC a déclaré, ou ses représentants ont déclaré, qu'ils n'envisageaient pas de vendre mais il n'y a pas beaucoup de fonds d'investissement qui veulent garder dans leurs comptes des affaires à l'infini. Qui sait ? Je n'ai pas d'informations privilgiées et je n'ai pas eu personnellement de discussions avec CVC."
Cette déclaration du patron de McLaren n'est pas innocente puisqu'il veut replacer dans la course, les autres écuries. Comme nous le disions lors de la déclaration d'Exor, il est hautement improbable que les plus proches rivaux de Ferrari laissent la Scuderia s'emparer des droits commerciaux seule. Par contre, Ferrari serait peut-être parvenue à déclencher une réaction des autres écuries pour la suivre dans son projet.
Mais pour Martin Whitmarsh, le plus important est que la F1 puisse se développer dans la stabilité : "Je pense que les écuries veulent avant tout assurer la stabilité. Nous voulons être surs que le sport est durable et pour être edurable, vous avez besoin du niveau approprié d'investissements pour promouvoir et développer le sport. Vous avez besoin d'une distribution appropriée des revenus aux écuries afin d'assurer leur avenir. En gros, pour la majeure partie des équipes, qui est le propriétaire n'est pas le plus gros souci. Je pense que les écuries, nous allons devons nous demander si, chacun d'entre nous, nous voulons être actionnaires dans le futur, si les propriétaires actuels voulaient vendre. Je me doute que nous allons le faire à un certain moment mais nous avons encore le temps."
Néanmoins, les écuries sont également des entreprises à part entières qui ont elles-même des actionnaires. Ceux-ci pourraient également avoir une implication forte dans le processus surtout lorsque le fonds d'Abu Dhabi est actionnaire de Ferrari et celui de Bahrain est présent au capital de McLaren. C'est ainsi qu'Eric Boullier, le dirigeant de Lotus Renault GP déclare : "S'il y a un fort intérêt d'un acheteur ou quelqu'un qui veut entrer dans le processus d'achat, je comprend qu'il devra y avoir des discussions avec le propriétaire des écuries." Le Français est d'autant mieux placé pour s'exprimer sur le sujet que le propriétaire à 100% de l'écurie n'est autre que le fonds d'investissement luxembourgeois Genii Capital...
Les discussions dans les paddocks lors des prochaines épreuves ne devraient donc pas manquer d'intérêt et pourraient changer radicalement le business modèle de la F1 tel que nous le connaissons aujourd'hui.