La F1 est rentable pour Renault

Publié le par Matthieu Piccon

Renault - losangeEn ces temps de crise mondiale sévère, l'ensemble des entreprises se doit de maximiser les opportunités de bénéfices. Si certains estiment que les investissements consentis dans les sports automobiles sont une perte d'argent, ce n'est pas du tout l'avis de la direction de Renault, selon laquelle son activité de motoriste y est très rentable.

La situation est donc bien différente par rapport à 2009 : à l'époque, la direction s'est sérieusement posée la question de rester en F1 alors que l'écurie Renault était dans l'oeil du cyclone après les révélations de Nelsinho Piquet sur son accident volontaire à Singapour en 2008. Le retrait pur et simle avait alors été clairement envisagé, ce qui aurait pu être justifié par le fait que d'autres constructeurs (Toyota, BMW et Honda) suivaient ce chemin.

Finalement, ce fut une solution intermédiaire qui fut trouvée : vendre l'équipe Renault F1 Team mais conserver les activités de motoriste afin de montrer son excellence dans un domaine où le constructeur français a toujours été reconnu pour son excellence depuis son arrivée en F1.

Cela s'est avéré un pari payant puisque depuis la vente, Renault est devenu deux fois double champion du monde grâce à sa fourniture moteurs à Red Bull et Sebastian Vettel. Dans le même temps, l'ancienne écurie qui portait son nom n'a enregistré que cinq podiums.

C'est pourquoi Carlos Tavares, le nouveau directeur général de la marque et passionné de sports automobiles, réaffirme l'engagement du motoriste en F1, ce qui avait déjà été confirmé par l'accord de cinq ans noué avec Red Bull : "La Formule 1 est un investissement largement rentable pour Renault. Elle coûte en investissement net un montant à deux chiffres (en millions d'euros). C'est un investissement qui est largement rentable. Cela fait bien longtemps que j'ai abandonné l'idée de faire des calculs sur la rentabilité de la F1."

Cette rentabilité du programme F1 pour la marque est également due au modèle économique adopté. En effet, contrairement à ce que McLaren peut bénéficier (jusqu'en 2013) avec la fourniture gratuite de moteurs par Mercedes, Red Bull n'était jusqu'à présent qu'un client de Renault. En effet, lorsque le premier accord a été signé en 2007, l'écurie au taureau rouge n'est qu'une écurie de milieu de tableau alors que Renault vient de remporter les deux derniers titres pilotes et constructeurs. Red Bull n'est donc pas perçu comme un partenaire stratégique et ne dispose donc que du statut de client. La situation est évidemment bien différente maintenant et, grâce au nouvel accord signé en septembre dernier, l'écurie de Christian Horner disposera gratuitement des moteurs Renault.

Mais la présence en F1 a un autre double intérêt pour la marque : se faire connaître sur la scène internationale (le déplacement de Carlos Ghosn et Carlos Tavares lors du Grand-Prix d'Inde en est le signe évident puisque le sous-continent indien est stratégique pour son développement international) mais aussi montrer l'excellence de ses produits, ce qui permet de créer de la valeur pour la marque. Cela est réalisé d'autant plus aisément que Renault dispose d'une filiale consacrée aux dérivés sportifs pour M. Tout-le-monde avec Renault Sport Technologies.

Le passage au V6 prévu pour 2014 est ainsi une excellente nouvelle pour un groupe, qui est spécialisé sur les petits moteurs : "On assiste à une réduction de la cylindrée des moteurs dans le cadre de la pression sur la réduction des émissions, ce qui entraîne l'ensemble de la population des moteurs vers le centre de gravité de la marque Renault, soit les moteurs dits de gamme moyenne. C'est là que nous excellons et que nous utilisons tous les enseignements de la F1 que nos ingénieurs présents ici ramènent progressivement sur l'ingéniérie mécanique des véhicules de production."

Publié dans Moteurs, Renault

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