La Corée obtient son feu vert
Le suspens a pris fin : le Grand-Prix de Corée aura bien lieu dans moins de deux semaines. Charlie Whiting a même donné son feu vert une journée avant la date finale qu'il avait indiqué.
En arrivant sur les lieux hier matin en provenance directe de Suzuka, le responsable de la FIA avait indiqué qu'il rendrait son verdict d'ici à mercredi. Il semblerait qu'il ait été suffisamment séduit pour autoriser à ce que le Formula One Circus pose ses valises sur le circuit de Yeongam.
Il faut dire que la FIA aura vraiment beaucoup mis du sien pour aller dans le sens des organisateurs coréens puisqu'elle a enfreint ses propres règles, qui veulent que l'homologation d'un circuit doit avoir lieu au moins 90 jours avant la date prévue de l'événement. Alors que les monoplaces vont faire leurs premiers tours de roue dans moins de dix jours, on peut dire que le pays du Matin Calme est passé in extremis. Bernie Ecclestone avait même émis quelques doutes après qu'une visite d'homologation prévue pour le 21 septembre dernier avait du être décalée puisque l'asphalte n'était toujours pas terminée !
Les enjeux étaient beaucoup trop importants pour que toutes les parties en présence puissent se permettre une éventuelle annulation. Pour la Formule 1 tout d'abord : Mark Webber ne dispose que de 14 points d'avance sur Fernando Alonso et Sebastian Vettel. La perspective d'une annulation aurait largement arrangé les affaires de l'Australien puisque cela aurait réduit les possibilités de ses deux rivaux pour refaire leur retard. L'intérêt du championnat aurait donc été largement affecté.
Mais les conséquences auraient également été catastrophiques pour la Corée du Sud. D'abord parce que le réglement sportif de la Formule 1 prévoit qu'une course annulée moins de trois mois avant la date prévue empêche le pays d'être présent au calendrier de la saison suivante. Le circuit de Yeongam aurait donc quasiment inutile, au moins, jusqu'en 2012, malgré les centaines de millions de dollars dépensés pour sa construction.
Mais surtout, comme ses homologues asiatiques (Singapour, Malaisie, Chine, Japon, Abu Dhabi, Bahrein), la Corée du Sud veut se servir de la Formule 1 comme d'un booster de notoriété internationale. Elle veut renforcer son image de destination tant touristique que comme centre d'affaires. Une annulation faute d'avoir pu terminé dans les temps aurait donc provoqué d'importants doutes sur ces qualités d'organisation. Cela aurait fait très mauvaise impression alors qu'elle doit accueillir le sommet du G20 en novembre et qu'elle est candidate à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2018. L'Inde a ainsi fortement souffert de l'image desastreuse offerte lors des derniers Jeux du Commonwealth...
Espérons que l'asphalte et les différents éléments principaux (paddocks et tribunes de la ligne droite des stands) tiendront le choc face à l'arrivée si rapide du matériel et des bolides des douze écuries. A la vue des dernières photos prises lundi, il semblerait qu'un pont au-dessus de la ligne droite ne soit toujours pas terminé tandis que l'asphalte a déjà souffert d'une pluie qui est tombée dans la nuit. Les pilotes sont donc dans l'expactive quant à la réaction de leurs pneumatiques au contact de cette nouvelle asphalte. A n'en pas douter, ils seront très prudents lors de la session de la première séance du vendredi matin...