L'Etat ne soutiendra pas un Grand-Prix de France

Publié le par Matthieu Piccon

Toro Rosso - Sebastien Bourdais, drapeau françaisDans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle française, le retour de la France au calendrier de la F1 était quasiment acté. Cependant, le nouveau gouvernement refuse de participer au financement de l'opération, ce qui compromet sérieusement la faisabilité d'un tel retour.

Dans une logique typiquement française, qui veut que pour faire aboutir un projet, mieux vaut présenter deux possibilités différentes et concurrentes, la France aligne actuellement deux candidatures distinctes pour accueillir la F1 : le premier projet est porté par Magny-Cours, le second par le circuit du Castellet.

Les schémas économiques des deux projets ne sont pas identiques. En effet, si l'on se réfère au communiqué diffusé par la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA), le circuit de Magny-Cours intègre une subvention annuelle de l’Etat, ainsi que la garantie de ce dernier à hauteur de sa participation au GIP en cas de pertes liées à un déficit d’exploitation tandis que le circuit du Castellet n’intègre pas une subvention annuelle, mais une garantie simple de l’Etat, proportionnelle à la participation de ce dernier au GIP, sur la base d’une organisation une année sur deux, en alternance avec un autre circuit.

Cependant, les porteurs de ce dernier projet se sont dits prêts à étudier la faisabilité de l’organisation d’un Grand Prix de France, en l’absence d’une garantie de l’Etat et devraient donc rencontrer rapidement des responsables de la FOM pour discuter d'un projet allant dans ce sens.

Il est d'ailleurs intéressant de noter que Magny-Cours concourt pour une présence annuelle au calendrier, avec un important soutien financier (deux millions d'euros par an) de l'Etat (comme cela a été le cas depuis la construction de ce circuit sur les terres de François Mitterrand) alors que Le Castellet souhaite une alternance afin d'assurer un bouclage plus aisé de son budget. Cependant, cette alternance n'est pas prévue avec Magny-Cours mais avec un circuit étranger. Maintenant que la Belgique vient de signer un nouveau contrat de trois ans, ce projet d'alternance ne pourrait avoir lieu qu'avec l'Allemagne, où le Nüburgring connait actuellement de graves difficultés financières.

Si la France veut donc obtenir une place dès 2013, il faudra qu'elle trouve une solution très rapidement puisque le Conseil Mondial de la FIA, qui doit enteriner définitivement le calendrier 2013, a lieu ce vendredi 28 septembre. C'est ce que reconnait Nicolas Deschaux, Président de la FFSA : "J’ai eu confirmation de la part de Madame la Ministre qu’aucune implication financière de l’Etat ne saurait avoir lieu dans ce dossier. Si cette position est certes conforme à celle exprimée régulièrement par les représentants de l’Etat depuis 2009, je ne peux toutefois que la regretter, compte tenu notamment du soutien apporté par l’Etat sur d’autres évènements sportifs. De plus et au-delà de la programmation d’un évènement sportif d’envergure internationale et source de fortes retombées économiques directes pour le territoire et pour l’Etat, un Grand Prix de France de Formule 1 participerait immanquablement à la politique de soutien de toute la filière automobile. J’interpellerai dans les jours à venir les porteurs des deux projets, afin d’envisager avec ces derniers les conditions de poursuite de leurs candidatures."

Publié dans Circuits, France, Magny-Cours

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