L'accord de la BBC va être examiné par une commission parlementaire
La réaction des fans britanniques lors de l'annonce du nouvel accord entre la BBC et Sky avait été unanimement négative. Désormais, les politiques s'en mêlent et veulent avoir davantage de détails sur le processus de négociation du dit contrat. Cela va donc être l'objet d'une enquête par une commission parlementaire.
Pour mémoire, l'accord prévoit que la chaine payante du groupe de Rupert Murdoch va pouvoir diffuser, entre 2012 et 2018, l'ensemble des séances d'essais, de qualifications et courses alors que la télévision publique britannique devra se contenter de la moitié des courses en direct tandis que l'autre moitié fera l'objet de simples résumés.
La raison avancée par la Beeb pour arriver à un nouvel accord alors qu'elle disposait d'un contrat jusqu'en 2013 est qu'elle ne pouvait faire face seule aux coûts exigés par la FOM de Bernie Ecclestone alors que le gouvernement de David Cameron a exigé un drastique plan de réductions des dépenses (600 millions de livres sterling d'ici à 2014 et gel de la redevance jusqu'en 2017).
Le parlementaire du Lib Dem Don Foster a ainsi écrit une lettre à Mark Thompson, le directeur général de la chaine, pour exiger des explications sur les véritables raisons qui l'ont poussé à ouvrir des discussions exclusives avec le groupe Sky alors mis sur la selette par le scandale des écoutes illégales conduites par le journal News of the world : "En fait, Bernie Ecclestone semble déclarer que c'est la BBC qui a forcé l'implication de Sky. Il semblerait que la BBC "ait les cartes en main" puisqu'il y avait encore du temps sur le contrat actuel. Il déclare que Sky est arrivé à la table des négociations grâce à la BBC. Il déclare que "la BBC s'est liée à Sky elle-même. J'ai également parlé avec ITV et j'ai eu le même problème rencontré avec Channel 4. Nous avions un contrat avec la BBC qui ne s'achevait pas avant 2014." Il est même allé jusqu'à dire que "mes mains étaient liées."
Les dirigeants de la BBC auraient donc préféré s'associer avec leur concurrent éternel de la télévision payante afin de ne pas renforcer ses concurrents de la télévision payante, Channel 4, Channel 5 et ITV, qui auraient pu disposer des fonds nécessaires pour présenter les courses de F1 en complément de la BBC. Le parlementaire britannique affirme ainsi que la seule raison qui fait que la BBC continue à diffuser la F1 est que c'était la seule solution qui permettait de ne pas violer les Accords Concorde, qui exigent la diffusion des épreuves de F1 sur des télévisions payantes : "La BBC peut certes diffuser la moitié des courses mais cela ne signifie rien pour les fans qui veulent voir l'ensemble de la saison en direct. Ils ne peuvent pas acheter la moitié du pack de Sky. Pour eux, l'ensemble des droits auraient pu être accordés à BSkyB puisque cela va leur coûter exactement autant. Mais cela aurait violé les Accords Concorde et les nombreuses déclarations publiques faites par la FOM en faveur de la télévision gratuite, ce qui signifie que la BBC a permis de légitimer une situation autrement indéfendable de voir les fans payer le prix fort pour l'accès complet à la F1."
Mark Thompson va donc désormais comparaitre devant les comités de la culture, des médias et du sport de la Chambre des Communes afin d'expliciter le contexte de négociations du contrat qui fait tant parler de lui.