Interview exclusive de Giedo van der Garde à Budapest

Publié le par Matthieu Piccon

SAM_5140.JPGEn partenariat avec Fan-F1, BusinessF1 estprésent dans le paddock de Budapest, et est allé à la rencontre de Giedo van derh Garde, troisième pilote de Caterham en F1 et également titulaire au sein de l'écurie GP2 du même nom.

Giedo, vous avez eu une qualification assez compliquée avec l'apparition de la pluie au début de la séance, ce qui a compliqué votre stratégie. Vous êtes donc parti sixième sur la grille et avez terminé la course cinquième. Quel est donc votre ressenti sur votre début de week-end ?

«Cela a un week-end compliqué. Pendant tout le week-end, nous avons eu un très bon rythme. Lors des essais libres, nous avons essayé quelque chose et cela a plutôt bien marché. Mais en qualifications, j'ai été plutôt malchanceux car j'ai effectué un temps avec mon premier set de pneumatiques, puis lors de mon deuxième relais rien ne marchait plus. L'équilibre de la voiture a complètement changé. Nous avions donc énormément de sous-virage avec ce second relais. J'ai donc réalisé exactement le même temps qu'avec le premier set. Le problème, c'est que presque tout le monde a amélioré et pas moi. »

Et en course ?

«Notre course d'aujourd'hui a été pitoyable. Notre stratégie était vraiment bonne mais Esteban Gutierrez m'a bloqué tout le long parce qu'il était tellement lent au début. C'est vraiment dommage. Si j'avais réussi à être dans les quatre premiers en début de course, j'aurais pu finir deuxième ou troisième sur le podium aujourd'hui. J'ai effectué un très bon retour au milieu de la course, j'étais le plus rapide sur la piste. La gestion des pneumatiques se passe de mieux en mieux à chaque week-end. Mais notre année n'a pas été facile jusqu'à présent.»

Depuis Silverstone, Pirelli fournit un train de pneumatiques supplémentaires. A cause de la pluie en Angleterre et en Allemagne, c'est la première fois que vous avez pu utiliser ce nouveau train de pneumatiques. Est-ce que cela a changé quelque chose pour vous ?

«Honnêtement... (rire et sourire entendus) Oui, nous avons un train de pneumatiques supplémentaire mais vous devez rendre ce train à l'issue des essais libres. Cela aurait été beaucoup mieux de pouvoir garder ce train supplémentaire pendant tout le week-end car cela aurait donné beaucoup plus d'options possibles. Alors que là, nous sommes obligés d'aller des tendres vers les medium ou des medium vers les tendres lors de la première course. C'est dur car tous ces changements de pneumatiques, ce n'est pas facile pour les gars. Pour nous, cela serait mieux de ne changer que deux courses. Mais bon, ce sont les règles et nous devons les accepter.»

Je n'étais pas sensé faire de GP2. Normalement, je devais seulement me concentrer sur la F1. Mais l'équipe m'a demandé de faire du GP2 et l'aider à progresser

Giedo van der Garde

De manière plus générale, quel est votre ressenti par rapport à votre début de saison. Vous êtres quatrième au championnat mais assez loin derrière les deux premiers. Qu'est-ce qui vous a manqué pour être tout en haut ?

«Pour être honnête, au début de l'année, je n'étais pas sensé faire de GP2. Normalement, je devais seulement me concentrer sur la F1. Mais l'équipe m'a demandé de faire du GP2 et l'aider à progresser parce que l'année dernière, ils avaient deux pilotes inexpérimentés et cela ne s'est pas très bien terminé. Ils ont eu beaucoup de hauts et de bas. Certains week-ends, ils étaient là, certains week-ends, ils n'étaient nulle part. C'était donc assez dur pour eux. Ils m'ont donc placé là parce que j'ai pas mal d'expérience. Ils voulaient que je contribue à rendre l'équipe plus stable. L'objectif était au moins de marquer quelques victoires ou au moins finir souvent sur le podium. Je pense que j'y arrive en ce moment. Si on regarde les trois premiers week-ends, on était nulle part, absolument nulle part. On a complètement changé la voiture, l'équilibre de la voiture également. Maintenant, nous avons une des cinq meilleures voitures. Nous sommes donc passés de rien à une des meilleures équipes. L'équipe est encore jeune, elle progresse. On comprend beaucoup mieux la voiture et les pneumatiques. Je suis donc plutôt satisfait de ce qu'on a fait. Maintenant j'espère qu'on va pouvoir se battre avec les meilleurs car à la fin, vous ne savez ce qu'il peut arriver.»

Quel est votre rôle à proprement parler au sein de l'équipe Caterham F1 ?

«L'équipe est actuellement en train de déménager dans une nouvelle usine, à Leafield. Ils vont donc démarrer le simulateur là-bas car ils en ont construit un. Le mois à venir va donc être compliqué pour les gars avec le déménagement. Mais je pense que c'est une bonne décision qu'ils ont pris. Cela va être une usine beaucoup plus grande, il y aura davantage d'infrastructures sur lesquelles travailler. Je suis donc sûr de devoir travailler pour eux. Mais il ne faut pas oublier que c'est encore une jeune équipe. Ils sont encore en train de se construire, comme l'équipe de GP2.»

Ici, il s'agit de vrais professionnels.

Giedo van der Garde

En quoi, votre rôle de troisième pilote chez Caterham est-il différent de ce que vous avez connu dans le même rôle chez Spyker, puis Force India ?

«C'est complètement différent. Ici, il s'agit de vrais professionnels. A l'époque, les choix que nous avons fait n'étaient pas forcément toujours les meilleurs. Nous sommes rentrés en conflit avec eux car ils n'ont pas respecté le kilométrage en F1 qui était prévu dans le contrat. Mais ici tout va bien. J'ai encore cinq essais du vendredi à faire ainsi que deux journées réservées aux jeunes pilotes. Je suis donc ravi de ma situation ici car je peux montrer mon potentiel et montrer que je sais être rapide. J'espère que je pourrais donc courir ici l'année prochaine.»

Etre en GP2, vous empêche de participer aux essais du vendredi avec la F1. Est-ce que vous avez penser aller dans une autre catégorie pour avoir encore davantage d'essais avec Caterham F1 ?

«Non pas du tout. La seule autre solution est d'aller en World Series by Renault. J'y suis déjà allé, j'y étais champion. Cela aurait donc été un peu stupide d'y retourner. Je suis heureux de la situation actuelle. Les dirigeants de l'équipe de GP2 sont contents, même les patrons de la F1 sont contents des résultats et de la façon dont nous travaillons ensemble. Je suis donc ravi.»

Quel est donc l'objectif d'ici à la fin de la saison ? Et au-delà ?

«Pour cette saison, il s'agit de marque le plus de points possible, de remporter encore une ou deux victoires et être dans le top 3 ou 4 d'ici à la fin de la saison. Je serai très heureux d'un tel résultat final. Après ça, il faudra que je me concentre à fond sur la F1. Cela va être une longue saison mais c'est ce que je dois faire. Bien entendu, l'année prochaine, je veux courir ici.»

Quand vous dites ici, vous voulez dire chez Caterham F1 ou dans une autre équipe de F1 ?

«Oui absolument. Ils sont heureux, je suis heureux. J'ai de très bonnes relations avec le management. L'objectif est donc d'être en course ici l'an prochain. Nous verrons comment ça va se passer.»

De notre envoyé spécial à Budapest

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