Interlagos améliore sa sécurité pour assurer son avenir
Alors que le Grand-Prix du Brésil doit se dérouler dans une dizaine de jours, les organisateurs ont annoncé aujourd'hui qu'ils avaient apporté une modification importante à son dernier virage : la rangée de pneumatiques qui couvrait le mur extérieur de la grande courbe à gauche dans la montée avant la ligne droite a été remplacée par un mur qui permette d'absorber les chocs.
Les matériaux utilisés sont ceux utilisés sur les ovales américains. Depuis des années, ils ont fait la preuve de leur efficacité tant les chocs sont d'une violence inouïe, que ce soit en monoplace qu'en Nascar. Par contre, les rangées de pneumatiques souvent utilisées en Formule 1 ont prouvé qu'elles pouvaient être très dangereuses pour les pilotes. Ainsi Michael Schumacher s'était cassé les jambes dans un mur mal ficelé de Silverstone en 1999. De même, Olivier Panis avait connu une pareille mésaventure en 1997 sur le circuit de Montréal.
Mais l'accident le plus impressionnant a eu lieu sur ce même circuit d'Interlagos en 2003. Mark Webber, alors chez Jaguar (l'ancêtre de... Red Bull, l'écurie actuelle de l'Australien), était sorti dans cette courbe qui se prend à fond. Les débris de la monoplace au félin mêlés aux restes du mur de pneumatiques s'étaient alors retrouvés en pleine trajectoire. Fernando Alonso, qui n'était pas encore le double champion du monde qu'il est aujourd'hui, était arrivé à fond (malgré les drapeaux jaunes) et n'avait pu tous les éviter. Cela avait conduit à l'arrêt de la course.
Pour la petite histoire, c'est Giancarlo Fisichella sur une modeste Jordan qui s'était emparée de la victoire puisque Kimi Raikkonen, sur McLaren, venait de rentrer aux stands tandis que Fernando Alonso terminait troisième mais ne pouvait monter sur le podium puisqu'il devait faire des examens médicaux suite à son accident.
C'est désormais de l'histoire ancienne avec ce nouveau mur, qui s'inscrit dans un plan d'investissements mené par un circuit souvent décrié pour la faible qualité de son asphalte et de ses infrastructures en général. Mais le maire de Sao Paulo n'est pourtant pas inquiet d'une possible perte du Grand-Prix : "Il y a encore des choses qui manquent mais j’aime ce que j’ai déjà vu. Je n'ai pas d'inquiétudes. Nous améliorons le circuit tous les ans. C’est aujourd’hui l’un des meilleurs au monde. La F1 est l’un des événements sportifs mondiaux majeurs, si ce n'est le plus important. Cette course génère des emplois et des rentrées financières pour la ville. C’est pour cette raison que nous investissons beaucoup sur cet événement."
Il faut dire que le Brésil connait actuellement une des croissances les plus fortes du monde, qui l'a placé parmi les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Avec l'arrivée de l'Inde en 2011 et de la Russie en 2014, c'est quatre puissances économiques mondiales seront présentes au calendrier de la Formule 1. Il y a donc peu de chances que Bernie Ecclestone se prive de l'accès à l'immense marché brésilien, qui représente une cible prioritaire pour les constructeurs automobiles, dont Renault. Le maire paoliste de conclure : "La ville de Sao Paulo a très envie de rester au calendrier et elle a beaucoup investi pour cela. Les organisateurs du championnat de F1 ont aussi très envie que la F1 reste au Brésil."