Ferrari s'oppose au quatre cylindre pour 2013
C'était prévisible et connu depuis un certain temps déjà mais Luca di Montezemolo l'a annoncé clairement aujourd'hui : il ne veut pas du quatre cylindres adopté par la FIA à partir de 2013. Il aurait préféré un V6 turbo. Il va désormais tout faire pour rassembler les autres motoristes autour de son idée.
Si le président de Ferrari a des ambitions sur la scène politique italienne, il entend rester un acteur clé dans celle des sports automobiles en général et de la Formule 1 en particulier. Ainsi il n'a toujours pas digéré la décision du Conseil Mondial de la FIA d'adopter un moteur quatre cylindres à partir de 2013.
Les puristes des sports automobiles ne sont pas encore remis que le diesel soit devenu le moteur vainqueur des 24 heures du Mans, grâce à l'impulsion d'Audi et de Peugeot. Mais le quatre cylindre représente une étape encore supérieure puisque cette architecture de moteurs n'est clairement pas la plus noble, surtout pour les véhicules sportifs.
C'est pourquoi l'ancien président de la FOTA a réalisé une de ses sorties médiatiques qu'il affectionne tant auprès d'Auto Moto und Sport : "Nous ne construirons même pas de quatre cylindres pour nos voitures de route. Quatre cylindres, cela sonne un peu pathétique pour la catégorie reine. Est-ce que nous n'aurions pas pu nous contenter d'un V6 Turbo ? Nous devons pas faire rimer "bas coût" avec "piètre qualité".
Il est donc prêt à rameuter les troupes et à faire le tour des motoristes pour faire revenir la FIA sur sa décision : "Tant qu'il y aura la plus petite chance que nous n'ayons pas de quatre cylindres, j'en profiterai. Nous avons donc besoin d'unité." Pour lui, le salut peut venir du fait que ses rivaux de Mercedes préféraient également poursuivre la carrière des V8 actuels, qui ne sont redevenus le standard de la Formule 1 qu'en... 2006 ! Ainsi Norbert Haug a également déclaré : "Il aurait été préférable de prolonger la phase du V8. C'est un moteur économique."
Mais n'est-ce pas un peu tard pour le dire alors que la FIA a mené des consultations auprès des différents acteurs pendant des mois ? Ferrari n'a alors pas souhaité entraver le train en marche afin de ne pas apparaître comme l'empêcheur de tourner en rond, surtout dans le contexte d'une saison marquée par la polémique sur les consignes d'équipe lors du Grand-Prix d'Allemagne. Mais le président di Montezemolo ne peut s'empêcher d'occuper le terrain médiatique, comme l'a montré la relance de sa menace de championnat concurrent à la F1.
Sa nouvelle déclaration devrait donc certainement restée lettre morte...