Ferrari plaide pour une baisse drastique des coûts
Alors que Ferrari a toujours été opposé à une limitation des budgets, voilà que Luca di Montezemolo se déclare en faveur d'une baisse drastique des coûts en F1 afin de prendre en compte les réalités économiques actuelles.
Le président de la Scuderia a donc déclaré auprès de son site officiel : "La situation économique mondiale, et de l'Europe en particulier, est très sérieuse et le monde de la Formule 1 ne peut ignorer ce fait. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps : nous devons résoudre la question des coûts de manière urgente et avec détermination. Ferrari est d'accord avec la position de la FIA, selon laquelle une intervention drastique est nécessaire. Nous sommes absolument convaincus que, comme je l'ai toujours dit, les équipes et le détenteur des droits commerciaux doivent travailler avec la FIA sur le sujet. Ce n'est plus le moment de rester coincer dans des discussions stériles ou les méandres d'ingénieurs, qui ne veulent généralement que défendre les intérêts des uns ou des autres : la question doit être traitée au plus haut niveau, sans retard plus important."
Néanmoins, cette déclaration pose plusieurs questions. En effet, Ferrari a traditionnellement été un (voire le plus) des plus grands budgets en F1. Cela expliquait donc son opposition à une réduction des coûts imposés par la FIA puisque cela aurait signifiait que la Scuderia perdrait un avantage par rapport à ses concurrents. Or il semblerait que l'écurie italienne ne dispose plus de moyens aussi conséquents que dans le passé, ce qui l'a conduit naturellement à désormais soutenir la réduction des coûts proposées par la FIA.
Mais nous nous retrouvons désormais dans la situation inverse à celle précédente : désormais, ce sont les écuries qui disposent de moyens plus importants (on pense évidemment à Red Bull, McLaren, voire Mercedes...) qui s'opposeront nécesssairement à une telle mesure puisque ça serait elles qui perdraient leur avantage compétitif. Elles n'auront certainement pas oublié que c'était Ferrari qui était à l'origine de la FOTA afin de peser collectivement dans les négociations autour des nouveaux Accords Concorde. Néanmoins, une fois que Ferrari a obtenu une plus grosse part du gateau, elle a tout de suite quitté le navire (imitée en cela par Red Bull), rendant l'association des écuries presque vide de sens...
C'est pour cette raison qu'une mesure qui pourrait contenter tout le monde est la fameuse limite des budgets pour tout le monde. Cette mesure permettrait à tout le monde de disposer du même budget maximal pour la saison. Ce sont donc les qualités des ingénieurs et pilotes qui feraient donc la différence, plutôt que la somme d'argent investie.
Mais cette reste mesure reste loin d'être idéale puisque se pose toujours la question du contrôle de ces dépenses. Ainsi quid des échanges prestations techniques / sponsoring que de plus d'écuries mettent en place avec différents partenaires techniques (à l'image de ce que fait Lotus avec Microsoft et Avanade) ? Ces prestations rentreraient-elles donc dans le calcul du budget de l'écurie ? De plus, avec une écurie comme Mercedes, qui dispose du soutien à part entière de sa maison-mère, comment évaluer les recherches que des ingénieurs officiellement employés par Daimler meneraient sur des sujets directement liés à l'écurie de F1 ?
C'est pourquoi le RRA (Restricted Resource Agreement) est une solution intermédiaire, acceptable et acceptée par l'ensemble des écuries. Lors du dernier Grand-Prix de Monaco, Martin Whitmarsh avait ainsi déclaré : "Il est vrai que les équipes travaillent dure pour maintenir la viabilité et la bonne santé de la Formule 1. Ce n'est pas seulement pour les équipes mais également pour les fans et les motoristes. Les progrès réalisés au cours des dernières années pour des accords comme le RRA ont permis de beaucoup avancer sur le sujet. Il est vrai que sous somme sur le point de changer les règles. C'est étudié de manière continuelle et il est vrai que nous sommes assurés pour les cinq prochaines années. Il y a donc actuellement des négociations larges mais tout doit passer par les instances appropriées et être accepté par toutes les équipes. Je ne peux pas en dire plus."