di Montezemolo quitte la présidence de FIAT

Publié le par Matthieu Piccon

Ferrari---Luca-di-Montezemolo.jpgLuca di Montezemolo a annoncé aujourd'hui qu'il quittait son poste de président du groupe FIAT, fonction qu'il occupait depuis la mort de Umberto Agnelli en 2004. Il a justifié sa décision en affirmant "avoir rempli ce que les actionnaires principaux lui avaient assignés" il y a six ans.

A l'époque, la marque était au creux de la vague. C'est le petit fils de Gianni Agnelli et actuel vice-président du groupe, John Elkann, qui va prendre sa succession, ce qui permet à la famille Agnelli de reprendre le contrôle opérationnel du groupe dont elle est toujours le principal actionnaire avec près de 30% du capital.

"Nouvelle Fiat" et Fiat Industrial

Le timing de cette annonce ne doit rien au hasard tant la journée a marqué une étape stratégique dans l'avenir de Fiat. Sergio Marchionne, qui s'est illustré l'année dernière à son poste de directeur général du groupe en réussissant à obtenir 20% de Chrysler sans rien débourser, ne dit pas autre chose : "Un nouveau chapitre s'ouvre dans notre histoire." Il revient au jeune homme âgé de 34 ans de mener la séparation de l'activité automobile du reste du groupe afin de l'introduire en Bourse, comme cela a été annoncé lors de la conférence de presse d'aujourd'hui, qui a duré près de cinq heures, puisque "il n'y a plus de raison de garder ensemble des activités ayant des logiques industrielles et financières aussi différentes."

La "Nouvelle Fiat" va rassembler toutes les activités automobiles du groupe, à savoir Fiat Group (qui comprend Fiat, Alfa Romeo et Lancia) et les marques de luxe Ferrari et Maserati mais également les équipementiers Magneti Marelli, Teksid et Comau et les moteurs automobiles de Case New Holland, spécialisé dans les véhicules agricoles. Si le groupe devait mettre la main sur le reste du capital de Chrysler, la marque américaine ferrait partie de ce nouvel ensemble. Il a ainsi dévoilé son plan industriel d'ici à 2014, qui vise à augmenter de moitié la vente de voitures, pour passer de 4 à 6 millions par an. La jeunesse de John Elkann doit servir à redonner du dynamisme à la "Vieille Dame" de Turin.

Le reste des activités industrielles (les machines agricoles Case New Holland, les camions Ivecto et les générateurs et moteurs de bateaux de Fiat Powertrain Technologies) va être rassemblé sous la bannière de Fiat Industrial, qui sera également côté à Milan. L'objectif est que cette scission soit effective d'ici à décembre de l'année en cours. L'homme-clé de cette nouvelle organisation sera bel et bien Sergio Marchionne qui conservera son rôle opérationnel pour la partie automobile mais qui prendra la présidence de Fiat Industrial. Un peu à la manière d'un Carlos Ghosn qui est président de Renault et de Nissan.

di Montezemolo conserva la présidence de Ferrari

Luca di Montezemolo prend donc de plus en plus de recul par rapport à ses différentes activités puisqu'il avait déjà quitté la direction de la FOTA le mois dernier, l'association qui regroupe les différentes écuries de Formule 1. Il a été remplacé à ce poste par le nouveau directeur de McLaren, Martin Whitemarsh. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu'il quitte la Scuderia Ferrari, détenue par le groupe de Turin. Il conserve ainsi, en plus d'une place au conseil d'administration de Fiat, la présidence du construteur de Maranello ainsi que de l'écurie de Formule 1. Il aurait été étonnant qu'il cède cette place si facilement alors qu'il avait tout fait pour la récupérer lorsque Jean Todt l'occupait après qu'il ait pris la tête du Medef italien. Le Français est depuis devenu président de la FIA.

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