Businessf1.fr vous fait vivre le lancement de la Sauber C32 de l'intérieur

Publié le par Matthieu Piccon

Sauber-C32.JPGBusinessf1.fr était présent à Hinwil pour le dévoilement de sa nouvelle monture pour 2013, la C32. Revivez les moments les plus importants de cet événement, comme si vous y étiez.

Etant donné que la réglementation technique a été très peu évoluée, la Sauber C32 est une évolution de la précédente monture, qui lui a permis d’obtenir trois podiums au cours de la saison.

La première a monté sur l’estrade était évidemment Monisha Kaltenborn, désormais PDG et coactionnaire de l’écurie suisse. Celle-ci montrait son émotion, sous le regard protecteur de Peter Sauber, toujours pré-occupé par l’écurie qu’il a fondé il y a plus de deux décennies : « C'est la première fois pour Peter et moi que nous inversons nos rôles. Etre PDG ne change pas grand chose à mon travail quotidien mais cela rajoute de la pression. Mais c'est quelque chose qui me motive énormément et j'ai donc hâte que nous commençions cette nouvelle saison. »

Ensuite, ce fut au tour des deux nouveaux pilotes titulaires, Nico Hülkenberg et Esteban Gutierrez, de faire leur apparition sur la scène. C’est à eux qu’est revenu l’honneur de soulever le voile sur leur monoplace de l’année. La première chose qui a sauté aux yeux, outre la domination du gris dans sa nouvelle livrée, est la largeur très étroite de la C32, largement plus que les concurrentes déjà présentées jusqu’à aujourd’hui.

Matt Morris, le directeur technique, a ainsi expliqué que ce choix avait été fait très en amont du développement de la C32 puisqu’il conditionne tout le flux d’air vers l’arrière de la monoplace. L’équipe technique s’est donc concentrée sur cet aspect dès le mois de juillet afin de l’optimiser au fil des mois. A l’instar de ce qui a été fait l’an dernier, le design de la C32 a pour objectif d’être évolutif facilement et à peu de coûts : « De nouvelles pièces, surtout sur l’arrière, feront leur apparition dès les essais de Barcelone ainsi qu’à Melbourne. Nous avons voulu développer une voiture qui a l’air agressive et une voiture agressive sur la piste. Ce que nous avons cherché à faire a été de nous fonder sur nos forces de l’an passé et d’enlever nos faiblesses. Le problème quand vous cherchez les deux ou trois derniers dixièmes, c’est que votre voiture peut devenir très difficile à gérer. Cela nous est arrivé l’an dernier : lors de certaines courses, nous étions en très bonne position, d’autres fois, nous étions en fond de grille. C’est quelque chose que nous ne voulons pas reproduire : nous voulons avoir une voiture compétitive sur tous les circuits. »

Afin de prouver, si besoin en était, sa volonté de tout donner dans les semaines qui précédent Melbourne, votre serviteur est ainsi en train de travailler avec la soufflerie tournant à plein régime afin de tester les dernières évolutions de différentes pièces de l'écurie.

L’an dernier, Sauber et ses pilotes étaient réputés pour leur gestion des pneumatiques. C’est l’une des forces que l’écurie a voulu renforcer : « Lors des essais libres du Brésil, Pirelli nous a fourni des pneumatiques aux spécifications 2013. De ce que nous avons alors constaté, nous ne sommes pas particulièrement inquiets quant à leur gestion lors de cette nouvelle saison.  »

Lors de la conférence de presse qui a suivi le dévoilement de la monoplace, Nico Hülkenberg est revenu sur les changements qu’il a observé par rapport à ses deux précédentes écuries : « C’est la première écurie non-britannique pour laquelle je vais courir en F1. Cela modifie donc l’approche que j’ai de travailler avec les ingénieurs car il y a beaucoup de nationalités représentées. Je peux également parler dans ma langue maternelle, ce qui n’est pas désagréable. »

Pour Esteban Gutierrez, qui a été pendant deux saisons le troisième pilote de l’écurie, 2013 constitue, bien entendu, un grand pas en avant : « Pendant deux ans, j’ai pu observer le fonctionnement de l’écurie et des ingénieurs. Même si j’étais pleinement impliqué, j’étais tout de même un peu à l’extérieur. Maintenant, c’est moi qui suis au centre de l’action. Mon objectif de l’année est donc d’apprendre, surtout que je ne connais pas un tiers des pistes. Mais je ne suis pas en F1 juste pour être en F1 : je suis là pour réussir en F1 ! Et pour réussir, il faut être constant, il faut réaliser de bons résultats régulièrement. C’est ce que je veux faire cette année. »

Cette saison, c’est Robin Frinjs, qui va jouer le rôle de troisième pilote. Contrairement à son prédécesseur, qui était assuré d’un poste en GP2 au sein de l’écurie Lotus, ce n’est pas (encore) le cas du champion de World Series by Renault en titre : « Comme il n’y a pas de travail de simulateur et que, pour l’instant, il n’est pas prévu que je roule le vendredi, je cherche à avoir un programme en compétition. Mais comme vous le savez bien, de nos jours, l’argent est ce qu’il y a de plus important . Donc pour l’instant, je suis simplement en discussion avec plusieurs équipes de GP2 mais je ne suis pas encore fixé sur ce que je vais faire l’année prochaine. Donc pour l’instant, je vais chercher à apprendre le plus possible des deux pilotes titulaires. »

La question des fonds est également au centre des préoccupations de Monisha Kaltenborn : « Pour toutes les équipes privées, le financement est essentiel puisque c’est ce qui permet de développer les milliers d’idées qu’ont nos ingénieurs. Mais le contexte économique mondial actuel n’est pas favorable et nous devons donc faire encore plus d’efforts pour nous permettre d’être là où nous le souhaitons. »

Une des questions qui était sur toutes les lèvres était évidemment la préparation de l’équipe pour 2014. Est-ce que la question de son motoriste est déjà tranchée ? « Nous avons un partenariat avec Ferrari depuis dix ans mais, à l’heure actuelle, même eux ont encore des questions sur ce moteur. Mais je veux être le plus clair possible : Nous ne parlons qu’avec Ferrari pour 2014 ! » Cela a le mérite d’être limpide alors que des questions se posent sur la continuation de la fourniture des moteurs aux autres écuries clientes de Maranello : Toro Rosso pourrait être tentée de rejoindre le clan Renault afin de bénéficier de l’expertise de Red Bull. Dans le même temps, Ferrari pèse de tout son poids pour imposer Jules Bianchi chez Sahara Force India, avec à la clé, un éventuel contrat de fourniture de moteurs.

Autre sujet brulant pour Monisha Kaltenborn : les Accords Concorde. Ceux-ci n’ont pas encore été définitivement signés mais cela ne semble pas la contrarier outre mesure : « C’est une situation que nous avons déjà connu dans le passé. Avant les précédents Accords, nous étions restés près d’un an et demi sans contrat signé. Mais il serait souhaitable de trouver un accord rapidement afin de donner de la visibilité aux autres parties prenantes. Les fans sont un acteur important de notre sport et il est important qu’ils sachent où nous allons. Cela nous permettra de nous concentrer sur les acquis que nous avons et d’aller au-delà. Nous devons montrer que la F1 s’adapte aux difficultés économiques actuelles. »

Afin d’illustrer sa stratégie de communication en direction de ses nombreux fans, Sauber a ainsi mis en place une compétition qui a permis à d’heureux gagnants d’assister en direct à l’événement d’aujourd’hui. Ceux-si ont ainsi pu voir et parler avec les trois pilotes, très accessibles tout au long de l’événement, que ce soit pour les medias présents que pour les fans.

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