Brawn GP a été très rentable en 2009
Le génie technique de Ross Brawn n'est plus à prouver depuis sa collaboration avec Michael Schumacher chez Benetton et Ferrari. Il a également fait preuve d'une audace particulière en sacrifiant la saison 2008 afin de développer la monoplace imbattable en début de saison dernière.
Mais ce choix s'est également révélé une excellente affaire d'un point de vue financier pour l'ingénieur britannique puisque l'écurie qui portait son nom a été largement bénéficiaire sur l'exercice 2009.
Ainsi Brawn GP a réalisé un chiffre d'affaires en progression de 37,6% par rapport à 2008 pour atteindre 235 millions de livres sterling alors que les coûts ont été réduits de 18,8% pour atteindre 135,1 millions de livres sterling. Brawn GP a donc enregistré un bénéfice avant taxe de 98,7 millions de livres contre seulement 1,3 million la saison précédente. Le dividende a donc logiquement été généreux puisque 20 millions de livres ont été attribués aux actionnaires. Au 31 décembre, l'écurie disposait encore de 60,5 millions de livres de réserve de cash.
Pour atteindre de telles performances, Ross Brawn a pu jouer sur deux leviers : les revenus de l'écurie ont été boostés par ses excellentes performances en piste, qui se sont concrétisés par deux titres de champions du monde. Les retombées télévisées ont donc été très importantes et l'écurie est parvenue à attirer des sponsors au fil de la saison (Virgin, Canon à Singapour, Ray Ban).
De plus, Ross Brawn a très bien négocié la vente de l'écurie par Honda : il ne l'a racheté que pour une livre symbolique. Mais surtout, il a obtenu du constructeur nippon qu'il lui verse 93 millions de livres, somme qu'Honda aurait dû débourser s'il avait fermé complètement l'usine, seule solution si aucun repreneur ne s'était présenté avant le début de la saison. Cela a permis de faire vivre l'écurie tout au long de la saison, même si 250 employés ont dû être licenciés. Mais cette baisse des effectifs s'est mécaniquement transformée en baisse des coûts salariaux.
Bloomberg révèle également que le management avait du prêter 4,5 millions d'euros à l'écurie afin d'assurer sa survie au cours de la saison (les droits télévisés ne sont versés qu'en fin de saison, comme l'a rappelé la demande récente de Renault). Mais cette somme a été remboursée dès le rachat par Mercedes effectif. Ce dernier a permis au management d'effectuer un bel effet de levier financier puisque la transaction pour 75,1% du capital s'est soldée pour 170 millions de dollars. Autant dire que le risque pris par Ross Brawn, qui était pleinement conscient des performances de la monoplace qu'il avait développée, se sera révélé extrêmement fructueux, tant sportivement que financièrement.