Bernie Ecclestone mis en examen à Munich

Publié le par Matthieu Piccon

Force India - Bernie EcclestoneAprès des mois d'enquête, Bernie Ecclestone vient d'être mis en examen par par le parquet de Munich dans le cadre de l'affaire de corruption de Gehrard Gribkowski.

Cette annonce est potentiellement porteuse de grosses conséquences pour la F1 et son fonctionnement. En effet, une inculpation ne signifie certes pas que la personne concernée est coupable mais qu'il existe de fortes présomptions qu'elle ait pu participer, comme auteur ou complice, à la commission d'une infraction.

Dans des circonstances normales, un PDG ainsi mis en examen est logiquement poussé vers la sortie le temps qu'il puisse se défendre, même si le cas de Stéphane Richard chez Orange montre que ce n'est ni obligatoire, ni automatique. De même pour Bernie Ecclestone puisqu'un plan de succession n'a pas forcément été mis sur pied pour lui succéder.

Depuis le procès de l'ancien banquier allemand, de nombreuses voies faisaient écho d'une potentielle inculpation de Bernie Ecclestone puisque celui-ci avait reconnu avoir versé 44 millions de dollars à Gehrard Gribkowsky. La ligne de défense du grand argentier de la F1 est que cette somme n'a été versée que sous la contrainte puisque l'Allemand menaçait de faire de fausses accusations auprès du fisc britannique, ce qui pouvait potentiellement le ruiner.

Il a reconnu aujourd'hui auprès du Financial Times qu'il avait été formellement inculpé par le parquet de Munich, qui menait l'enquête autour de l'affaire Gribkowsky, qui était employé par la banque publique bavaroise : "Je viens de parler avec mes avocats et ils ont bien reçu une mise en examen. Elle est en train d'être traduite en anglais. Nous allons le défendre proprement. Ce sera un cas intéressant. C'est navrant que cela arrive."

L'actualité judiciaire de Bernie Ecclestone est donc très chargée puisque ses avocats doivent déjà le défendre devant les tribunaux britanniques autour de la plainte portée par le groupe de médias Constantin Medien dans le cadre de la vente des actions de la F1 à CVC Capital. Celui-ci lui reproche depuis 2011 que cette vente s'est faite à un prix inférieur à leur réelle valeur, ce qui a provoqué un important manque à gagner pour leur ancien propriétaire. BayernLB est dans la même démarche et s'estime avoir été lésé à hauteur de 400 millions de dollars. Le fonds d'investissement Bluewaters va même encore plus loin, en portant la somme réclamée à 650 millions de dollars.

Toutes ces affaires judiciaires ne sont pas forcément de bonne augure pour les actionnaires du sport alors que ceux-ci ont réactivé leurs plans d'introduction en bourse. Une telle publicité n'incite pas les investisseurs à investir dans une entreprise, aussi profitable soit-elle à l'heure actuelle.

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