Bernie Ecclestone cible d'une autre plainte judiciaire

Publié le par Matthieu Piccon

Force India - Bernie EcclestoneDécidément, la vente de la F1 à CVC Capital en 2005 semble faire de nombreux mécontents et les actions judiciaires se multiplient. Ainsi le groupe médiatique Constantin Medien, qui a été copropriétaire de la F1 en 2000, estime avoir été lésé par la vente faite à CVC et a donc porté plainte contre Bernie Ecclestone.

Cette plainte s'ajoute donc à la mise en examen du banquier Gehrard Gribkowski, qui a entrainé une accusation du grand argentier de la F1 pour complicité d'abus de confiance par le procureur de Munich. Les deux affaires judiciaires ont pour point commun la vente des actions à CVC Capital mais n'abordent pas l'affaire du même point de vue.

Alors que l'affaire Gribkowsky analyse les dessous de la valorisation des actions de la F1 et un éventuel versement d'une quarantaine de millions d'euros à destination de l'ancien employé de BayernLB, le plaignant est cette fois-ci l'un des précédents propriétaires de la F1. En effet, selon les informations diffusées par The Independent, l'entreprise, qui s'appelait alors EM.TV, s'était portée acquéreur en 2000-2001 de 75% des actions de SLEC (pour SLavica ECclestone, la femme d'alors de Bernie Ecclestone), la société qui détenait alors les droits commerciaux de la F1.

Néanmoins, la crise économique d'alors l'a contrainte à céder 58,3% de SLEC à un autre groupe de médias allemand, Kirch. Celui-ci contracta alors un prêt de 1,6 milliard de dollars auprès d'un consortium de banques composé de BayernLB, JP Morgan et Lehman Brothers. Pour garantir ce prêt, Leo Kirch avait utilisé ces mêmes actions. Lorsqu'il fit défaut à son tour, les banques ont donc récupéré les actions de SLEC, ce qui en faisait les propriétaires de la F1.

Celles-ci ont alors contacté EM.TV pour que le groupe cède les 16,7% qui lui restait. Si cette participation avait une valeur comptable de 204 millions d'euros, la transaction se fit sur une base de seulement 8,5 millions d'euros, signe que le groupe médiatique était clairement aux abois financièrement. Cependant, une clause avait été rajoutée qui prévoyait que EM.TV recevrait "une partie du surplus par rapport au montant du prêt." Néanmoins, cette dépréciation de 195,5 millions d'euros a contribué à une perte de 310 millions d'euros sur l'année 2002.

La vente par BayernLB de ses actions à CVC Capital s'est conclue à un montant qui ne rapporta rien à EM.TV. Aujourd'hui (soit six ans plus tard...), Constantin Medien estime donc avoir été lésé et que les actions ont été sous-évaluées. Cette version est, bien entendu, contestée par Bernie Ecclestone, qui affirme que l'offre de CVC était alors la mieux-disante par rapport aux offres reçues à l'époque : "Ils n'ont pas acheté les actions en-dessous de leur valeur. Au contraire. Quatre ou cinq véritables offres proposaient beaucoup moins. Il y aurait pu y avoir un gros conflit avec les équipes. C'était tellement proche que cela aurait été facile pour que cela arrive. Les actions n'ont pas été sous-évaluées et qui sait combien elles valaient ? C'est toute la question."

Il affirme donc que cette nouvelle plainte ne l'inquiète pas du tout et qu'elle n'est là que pour renforcer la pression sur lui. Nous verrons si une issue est trouvée...

 

 

 

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