Sauber : de nouveau motorisé par Ferrari
L'écurie Sauber ne sait pas encore si elle sera présente sur la grille la saison prochaine mais en tout cas, elle fait tout pour poursuivre une aventure lancée par le sympathique Peter Sauber en 1993. Le départ annoncé par BMW d'un retrait à la fin de la saison en cours a été un coup dur pour l'écurie d'Hinwill. Mais il y a une volonté de ne pas se laisser abattre et de trouver des solutions.
Avec l'annonce du rachat par le fonds d'investissement Qadbak (voir : Lotus de retour, Sauber sauvé ) était une première étape. La seconde consiste à disposer d'un moteur digne de ce nom. On pouvait penser que Sauber-Qadbak s'oriente, comme toutes les nouvelles écuries, vers le moteur proposé par la FIA, à savoir Cosworth. Il n'en est rien. L'écurie a renoué un vieux partenariat qui avait pris fin lors du rachat par la firme à l'hélice : Ferrari.
Ainsi de 1997 à 2005, Sauber était motorisé par un moteur renommé Petronas mais qui cachait sous le nom du sponsor principal de l'écurie un moteur issu de Maranello. Le partenariat entre les deux écuries est allé très loin puisque Sauber a longtemps été considéré comme l'équipe-jumelle de Ferrari, au grand desespoir de Minardi, qui aurait voulu pouvoir une place si privilégiée. Le paroxysme de ce partenariat a été atteint en 2004 lorsque Felipe Massa était placé comme pilote titulaire chez Sauber tandis que la monoplace Sauber ressemblait furieusement à la F2003 de Ferrari de la saison précédente.
Ce nouveau partenariat semble gagnant pour les deux parties (comment aurait-il pu en être autrement me direz vous ?) : Sauber montre le sérieux de sa volonté à revenir en F1 en s'alliant avec un motoriste mythique tandis que Ferrari parvient à renforcer son emprise politique sur le sport. Ainsi les hommes du cheval cabré commençait à trouver que leurs rivaux de Mercedes prennaient de plus en plus d'ampleur sur le sport avec les partenariats signés avec McLaren mais également Brawn GP et Force India (qui était motorisé par Ferrari en 2008). De son côté, Ferrari ne pouvait compter "que" sur sa propre écurie et Toro Rosso dont les résultats sont bien modestes. Avec une troisième écurie motorisée par son moteur, Ferrari revient donc à égalité avec Mercedes.
Maintenant, il reste l'essentiel à faire pour Peter Sauber et ses hommes : assurer sa place en Formule 1. Pour cela, deux options : la première est qu'une écurie se retire du championnat (ce qui ne semble pas être à l'ordre du jour puisque Renault et Toyota semblent assurer de rester la saison prochaine). La seconde est de convaincre les 13 autres équipes inscrites de modifier le réglement pour permettre la présence d'une 14ème écurie en F1. Voilà bien longtemps que ce n'est pas arrivé...