Affaire Renault : les vraies conséquences

Publié le par Matthieu Piccon

Renault - Fernando AlonsoLors de la décision rendue par le Conseil mondial extraordinaire du 21 septembre (voir : Affaire Renault : l'écurie s'en sort bien, pas Briatore ), Renault s'en était globalement bien sorti puisque l'exclusion à vie ne sera pronocée contre l'écurie française que si elle commet une erreur de la même gravité dans les deux ans à venir.

Autant dire qu'à part comble de stupidité de la part du Losange, il y a très peu de chance que cela se produise. De plus, la FIA, dans une démarche visant à maximiser les chances que l'écurie soit encore présente la saison prochaine, n'a pas imposé de sanctions financières à l'écurie. Chose étrange puisque Max Mosley, tout puissant président de la FIA sur le départ, avait qualifié cette affaire de tricherie de plus grave que l'espionnage de McLaren sur Ferrari il y a à peine deux ans. A l'époque, l'équipe de Woking avait écopé d'une amende record de 100 millions de dollars...

On pouvait donc penser que la seule sanction venait du licenciement forcé de Flavio Briatore (et encore était-ce une telle perte ? Affaire Renault : Briatore, la chute d'une icône du sport-business ) mais surtout celui de Pat Symonds (voir : Affaire Renault - Piquet : départ de Briatore et Symonds ), directeur technique et membre de l'écurie depuis 29 ans, une époque où l'écurie s'appelait encore Toleman ! La connaissance technique et le sens de la course vont sans doute manquer à l'écurie, surtout que l'ingénieur anglais était le principal interlocuteur de l'équipe auprès de la FIA pour les discussions techniques (élaborations des réglements techniques).

Mais c'est maintenant que les vraies conséquences commencent à vraiment se faire sentir pour l'écurie. On apprend aujourd'hui que deux des principaux sponsors de l'écurie, à savoir ING (qui est sponsor-tire) et Mutua Madrilena ont décidé de cesser leur participation avec de l'écurie avec effet imémdiat. Les monoplaces ne portent donc désormais plus le logo de ces deux entreprises, remplacés par de larges stickers RENAULT. Le constructeur automobile préfère profiter de la situation pour se mettre en avant et s'offrir une couverture média plutôt que de choisir la même option que Brawn GP, à savoir une monoplace toute blanche.

Mais le départ de ces deux importants contributeurs financiers a deux conséquences néfastes. La première est évidemment financière puisque la fin de ce partenariat signifie que l'investissement net du constructeur (qui était déjà 150 millions d'euros par an pour un budget global de l'écurie estimé entre 300 et 400 millions de dollars) va mécaniquement augmenté. En ces temps de crise économique aigue, c'est pas le genre de dépenses qui est pas des mieux vus par les dirigeants et les employés.

La seconde conséquence est liée à Fernando Alonso. En effet, Mutua Madrilena a annoncé qu'elle conservait son partenariat avec le double champion du monde espagnol, blanchi dans le Crashgate de Singapour. Or la mutuelle d'assurance était arrivé comme partenaire de Renault en 2005 avant d'aller chez McLaren en même temps que le pilote ibérique. Comme par hasard, le contrat avait été résilié à la fin de cette même saison mais cela n'avait, officiellement, aucun lien avec le retour de Fernando Alonso chez Renault. Tout comme la nouvelle participation avec l'écurie française... Cette nouvelle semble donc confirmer le départ d'Alonso chez Ferrari (rumeur qui court depuis depuis le début de la saison mais que Ferrari ne veut pas confirmer tandis que Kimi Raikkonen s'évertue à répéter qu'il a un contrat pour 2010).

Renault va donc devoir quasiment repartir d'une feuille blanche pour la saison prochaine. Mais est-ce si grave lorsqu'on voit les résultats actuels de l'écurie française, huitième au classement général des constructeurs ?

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