3,2 millions d'euros de bénéfices pour Red Bull Racing en 2010
Alors que le Renault F1 Team enregistrait une perte de presque 40 millions d'euros l'an dernier, Red Bull était en mesure d'enregistrer un bénéfice de plus de trois millions d'euros sur la même période. Cela est la conséquence directe de ses succès en piste et de sa stratégie de diversification.
Christian Horner a ainsi expliqué au Guardian que son écurie avait pu enregistrer un bénéfice sur l'exercice clos le 31 décembre dernier en étant en mesure d'augmenter les revenus et baisser ses coûts : "La plus forte augmentation pour nous, d'un point de vue des revenus, correspond à une hausse de 20% des primes de résultats de la Formula One Management et du sponsoring."
Ces deux volets des résultats sont liés l'un à l'autre. L'argent de la FOM est liée aux victoires, podiums et points marqués lors de chaque course du championnat. Comme l'écurie est parvenue à remporter les deux titres de champion du monde, cela signifie qu'elle a été en mesure de remporter un certain nombre de victoires et a donc marqué beaucoup de points.
De même, lorsqu'une écurie remporte des courses, elle est davantage exposée médiatiquement que ses rivales, ce qui attire de nombreux sponsors auxquels il est demandé de verser une contribution financière supérieure à ce que peuvent se permettre les équipes moins performantes. En 2010, l'écurie dirigée par Christian Horner est parvenue à signer des contrats avec Pepe Jeans, LG et FXDD, ce qui s'est naturellement traduit par une augmentation des revenus.
Dans le même temps, l'écurie a dû faire face au RRA (l'accord de contrôle des coûts signé en 2010 par toutes les écuries) et a donc été dans l'obligation de réduire ses dépenses. Cela a donc mécaniquement conduit à une augmentation du bénéfice net à la fin de l'année : "Le contrôle des coûts associé à une augmentation des revenus extérieurs a signifié que Red Bull Racing a connu davantage de succès à un moindre coût pour le groupe. Le coût de la Formule Un pour Red Bull est en-edssous de 50% de nos dépenses et continue de baisser."
En effet, l'écurie de Milton Keynes est détenue à 100% par la boisson énergétique du même nom. Mais celle-ci verse de moins en moins d'argent à son écurie leader de F1 : en 2009, elle avait pris en charge 111 millions d'euros sur une dépense totale de l'équipe de 152 millions d'euros, soit un ratio de 73%. Selon les déclarations de Christian Horner, ce ratio serait donc désormais en-dessous des 50% alors que le retour sur investissements d'un point de vue publicitaire n'a jamais été aussi élevé puisque l'exposition médiatique de l'écurie (la somme qu'aurait dû verser la marque pour être aussi présente dans les médias) est passée de 158 millions d'euros en 2009 à 253 millions d'euros l'an dernier.
Il est donc intéressant de noter que les retombées médiatiques en 2009 étaient déjà supérieures aux dépenses engagées par la boisson énergétique, ce qui montre que sa stratégie de communication orientée vers les sports extrêmes est rentable. Cela contribue donc directement au fait que la marque se rapproche des quatre milliards de dollars de chiffre d'affaires, avec une croissance qui a atteint les 15% l'an passé. Les performances économiques de 2011 devraient s'inscrire dans la même lignée.
Ces précisions faites par le management de Red Bull arrivent dans un contexte où ses dépenses de l'an passé sont précisément remis en cause par un audit mené par Capgemini, selon lequel l'écurie aurait dépensé davantage que ce que prévoyait le RRA. La polémique avait déjà éclaté en début d'année lorsque Max Mosley avait accusé l'écurie de dépenser plus. La FOTA avait alors enquêté mais la polémique s'était arrêtée là. Mais lors du dernier Grand-Prix de Singapour, Christian Horner a été obligé de réagir dans les colonnes d'Autosport : "C'est faux, absolument faux. Nous nous sommes mis d'accord sur l'étendu, nous avons travaillé dans ce périmètre. Le travail est fait ! Nous avons travaillé au sein du RRA, en conformité avec la réglementation qui existent. Cela nous a fait économiser de l'argent, à fait économiser de l'argent aux écuries. Malheureusement, la conséquence du succès est que les gens vous lancent la pierre."
En fait, selon les explications données par Monisha Kaltenborn, la PDG de Sauber, le problème n'est pas tant dans les dépenses de Red Bull en tant que telles mais davantage son interprétation de la réglementation : "Ce que Capgemini a effectué une étude comparative, s'intéressant aux méthodologies et comment elles sont utilisées. Nous ne voulions absolument pas essayer de vérifier les dépenses au sein du RRA. Ce n'était pas le mandat de l'étude. Au moment, où vous écrivez quelque chose dans un contrat, il y a toujours de l'espace pour de l'interprétation. Cette étude a été complétée. Capgemini a soumis un rapport et, selon nos règles, c'est désormais au président de la FOTA de l'étudier et de le partager avec nous. Selon nos informations, il y aurait peut-être un problème ou deux que nous allons devoir discuter au sein de la FOTA lorsque l'on nous aura présenté ces problèmes."
Il y a donc de fortes chances que les dirigeants de Red Bull trouveront le moyen d'expliquer leur méthodologie et cela ne devrait pas avoir d'impact sur les résultats sportifs de l'écurie.