La F1 reste un sport mineur aux Etats-Unis

Publié le par Matthieu Piccon

Malgré la forte progression de la popularité de la F1 aux Etats-Unis, les audiences à la télévision restent marginales par rapport aux autres sports américains.

La croissance des Etats-Unis est indéniable ces dernières années : alors que pendant des années, le premier marché mondial ne disposait pas du moindre Grand Prix, il en compte désormais trois, sur des marchés très différents (Miami, Austin et Las Vegas). Les épreuves affichent des tribunes remplies. Le sentiment général dans le paddock, notamment parmi les journalistes, laisse penser que la F1 a conquis le pays de l'Oncle Sam et que la F1 est désormais établie comme un sport majeur.

Cependant, le récapitulatif des audiences de l'année 2024 montre bien que, malgré les nets progrès récents, la F1 est encore à ranger dans la catégorie des sports mineurs. A commencer par la comparaison avec les sports mécaniques typiquement américains, que sont la Nascar et l'IndyCar. Ainsi lorsque l'on compare les audiences moyennes entre les trois catégories, la Nascar ressort comme clair vainqueur avec une moyenne de 2,89 millions de spectateurs. L'IndyCar ressort à la deuxième place avec une moyenne de 1,3 millions de téléspectateurs , soit juste devant la Formule 1 qui attire 1,1 million de téléspectateurs. La F1 se maintient donc au même niveau qu'en 2023 et à proximité immédiate de son record de 2022 (1,2 millions).

Comme souvent, ces moyennes cachent de fortes disparités dans les audiences. Ainsi pour leur plus grand événement de l'année, respectivement le Daytona 500 (6 millions) et l'Indy 500 (5 millions), la Nascar et l'IndyCar s'envolent au-delà de cinq millions de téléspectateurs. Du côté de la F1, c'est le Grand Prix de Miami qui affiche la plus forte audience, avec 2,9 millions de téléspectateurs.

Ainsi lorsque l'on analyse les 50 meilleures audiences liées aux sports mécaniques, on retrouve 41 événements liés à la Nascar (y compris le All-Star ou les qualifications du Daytona 500), 5 Grand Prix de F1 (Miami, Monaco, Mexico, Canada et Austin) et même deux courses de xFinity Series (la deuxième division de la Nascar) mais une seule pour l'IndyCar et le NHRA (le championnat de dragsters).

Mais ces chiffres prennent une autre dimension lorsqu'on les compare par rapport aux autres événements télévisés outre-Atlantique. Une nouvelle fois, la NFL, le championnat de football américain, reste tout puissant, avec 71 des 100 meilleures audiences de l'année ! Si ce chiffre est impressionnant, il est tout de même en net retrait par rapport aux 93 de 2023. Mais cette année présentait deux gros concurrents majeurs : les élections américaines et les Jeux Olympiques.

Le Super Bowl reste ainsi le champion incontesté, avec une audience de 123 millions de téléspectateurs ! Les débats présidentiels se placent ainsi 2ème et 5ème mais avec une marge non négligeable : le débat Trump-Harris a atteint 67 millions de téléspectateurs quand Trump-Biden avait rassemblé 51 millions de personnes. Chacune des demi-finales du championnat de NFL se sont ainsi intercalées entre les deux débats. Quant à la meilleure audience des Jeux Olympiques de Paris, avec ses 18,5 millions de téléspectateurs, elle se classe "seulement" à la 82ème place, loin derrière la finale du championnat de football universitaire (34ème avec 25 millions de téléspectateurs) ou même la finale du championnat de basketball féminin et le phénomène Catlin Clark (76ème avec 18,9 millions).

Au final, même si la F1 connait actuellement une période de forte croissance, elle est donc loin d'avoir atteint un niveau qui en fait un élément de conversation quotidien ou même une compétition réellement populaire au-delà d'une certaine niche. Ce qui offre donc à Liberty Media, propriétaire des droits commerciaux de la F1, encore un important potentiel de croissance dans les années à venir.

La F1 reste loin des audiences de la NFL

La F1 reste loin des audiences de la NFL

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