Une étape de plus vers la sortie de Renault de la F1

Lancée en juillet dernier, la réflexion autour de l'avenir de Viry-Chatillon est désormais tranchée : Renault va cesser de développer son propre moteur F1 pour se concentrer sur ses activités commerciales.

Il n'y a pas de fumée sans feu et, en l'occurrence, pas de surprise de dernière minute. Malgré les dénégations de Luca de Meo, le processus de consultation mené en interne a conduit le PDG du groupe Renault à mettre un terme à son activité de motoriste en Formule 1. Si aucun autre constructeur d'envergure mondiale n'a jamais fait la démarche d'être client d'un autre motoriste, c'est bien la décision officialisée aujourd'hui par l'ex-Régie.

La situation est d'autant plus ubuesque que Renault a précisément fait son entrée dans la discipline dans les années 1970 pour démontrer le savoir-faire de son département moteur, avec l'invention du moteur turbo. Cette technologie est d'ailleurs toujours utilisée puisqu'elle a fait son retour avec la nouvelle réglementation de 2014.

Alpine a ainsi fait savoir aujourd'hui qu'elle "confirme son projet de transformation du site en centre d’excellence en ingénierie et haute technologie, et cela, dès la fin 2024. Les activités F1 de Viry, hors développement d’un nouveau moteur, sont maintenues jusqu’à la fin de la saison 2025."

Dans les grandes lignes, cela signifie que Viry-Chatillon va désormais se concentrer sur la recherche de longue durée, principalement autour de l'électrification à marche forcée de sa gamme. La seule concession faite est qu'une cellule de veille sur la F1 sera tout de même maintenue afin de ne pas fermer définitivement la page. Cependant, on imagine mal les ingénieurs actuels se passionner par un travail d'observation de ce que font leurs rivaux, sans plan d'action tangible. Frédéric Vasseur, le directeur de Ferrari, soulignait ainsi malicieusement qu'il recevait énormément de CV venant de France.

Ce désengagement ne devrait être cependant qu'être une étape supplémentaire dans le processus de sortie de F1 entamé avec le retour de Flavio Briatore en tant que consultant exécutif du président sur la F1. La F1 bénéficie actuellement d'une valorisation au sommet de par les retombées commerciales engrangées de son regain de popularité et la politique agressive de Liberty Media. Maintenant qu'Enstone est délestée de son activité moteur, il devient encore plus aisé de céder cette activité. Les prétendants sont nombreux, à commencer par Andretti qui cherche désespérément à faire son entrée dans la discipline. Son partenaire, Cadillac, est ainsi à la recherche de savoir-faire dans la conception de moteurs de F1...