L'IndyCar révolutionne son business modèle
Cela faisait des décennies que l'IndyCar évoquait la possibilité de créer un système de charters mais les 500 miles d'Indianapolis était un élément-clé des négociations avec les équipes. Un accord vient d'être validé, qui s'étend jusqu'en 2031.
Quelle est la valeur d'une équipe sportive et sur quoi s'appuyer pour la mesurer ? C'est une des grandes questions qui traversent tous les sports professionnels. Aux Etats-Unis, toutes les ligues ont apporté la même réponse : en ayant le principe des ligues fermées, qui permet de faire monter la valeur de chacune des équipes au grès des revalorisations des contrats de diffusion télévisée.
La F1 a adopté un modèle semblable, régi par les fameux Accords Concorde. Pour faire son entrée, un nouveau prétendant doit faire acte de candidature et recevoir la bénédiction du détenteur des droits commerciaux, à savoir Liberty Media à l'heure actuelle. C'est à ce mur que se confronte actuellement Andretti, qui souhaite pourtant ardemment faire son entrée dans la catégorie.
La Nascar avait adopté le système dit des charters en 2016. Ce système permet de garantir une place sur la grille de chacune des courses du championnat. La discipline vient ainsi de renouveler son contrat pour la période 2025 - 2031, même si les négociations restent en cours avec 23XI, l'équipe codétenue par Michael Jordan et Denny Hamlin.
L'IndyCar vient ainsi de créer le même système, pour la même durée. Mais le championnat de monoplaces avait un point essentiel à gérer : incorporer ou non les 500 miles d'Indianapolis, de loin la course la plus importante de la saison. Or celle-ci dispose d'un système de qualifications unique qui veut que seules les 33 voitures les plus rapides lors des qualifications aient le droit de se présenter sur la grille. On peut se rappeler que McLaren avait échoué dans sa tentative de faire qualifier Fernando Alonso lors de sa seconde tentative, en 2019. Evidemment, les équipes poussaient pour que l'Indy500 soit inclus dans l'assurance d'être qualifiée mais cela aurait été très mal vécus par les fans.
Dans l'accord final, l'Indy 500 est donc bien exclu du système. Au final, ce sont 25 charters qui ont été distribués aux équipes présentes dans la discipline sur les deux dernières saisons, avec un maximum de trois par équipe. Prema, qui va faire son arrivée en 2025, n'en dispose logiquement pas mais l'IndyCar a expliqué que le nombre maximum de monoplaces sur chaque course (hors Indy) serait de 27 pour 2025. Les deux monoplaces de Prema seront donc dans l'obligation de se qualifier pour chaque course mais cela ne devrait pas présenter de difficultés majeures pour l'équipe italienne.
L'un des avantages accordés par ce système est qu'il permet de devenir éligible au programme Leaders Circle, qui octroie un million de dollars par monoplace classée dans le top 22 du championnat.
Pour mesurer l'importance de ce nouvel accord, Chip Ganassi, le propriétaire de l'équipe éponyme, a déclaré : “Lorsque vous regardez l'histoire récente de l'IndyCar, vous verrez quelques moments importants. Le premier aura été la réunification du sport, le second le rachat de l'IndyCar et du circuit d'Indianapolis par Roger Penske. Le troisième sera le système des charters."
Les équipes vont donc désormais disposer d'un élément tangible qu'ils pourront revendre à leur guise, selon un prix qui sera à négocier avec de potentiels acheteurs. Il faut tout de même noter que chaque vente reste conditionnée à l'accord de l'IndyCar. En Nascar, Stewart Haas a vendu l'un de ses charters pour une somme estimée entre 20 et 25 millions de dollars lorsque l'équipe a décidé d'arrêter ses activités en fin de saison.