Clap de fin pour Viry-Châtillon
Coup de tonnerre à Viry-Chatillon : Renault a décidé d'abandonner le développement de son propre moteur F1 et va utiliser celui de Mercedes. Un arrêt qui pourrait précéder la vente de l'équipe.
Chaque mois apporte son lot de mauvaises nouvelles et les signes s'accumulent sur un départ pur et simple de la F1. Ainsi lorsque Flavio Briatore a été nommé comme conseiller spécial de Luca de Meo en charge de la F1, votre serviteur évoquait "la chronique d'une vente annoncée." La tendance se renforce fortement avec l'annonce faite par L'Equipe et d'autres médias que le programme moteur du constructeur français allait tout bonnement être abandonné en rase campagne. Renault ne va donc pas participer à la prochaine réglementation technique, prévue pour 2026.
Cette stratégie va donc à l'encontre de la stratégie traditionnellement utilisé par les constructeurs automobiles. Ils cherchent avant tout à mettre en avant leur savoir-faire de motoriste et dans un second temps, ils peuvent aller jusqu'à détenir leur propre équipe. Renault a souvent alterné entre les deux statuts au fil des décennies. Mais jamais l'ex-Régie n'a détenu une équipe sans équiper ses monoplaces de ses propres moteurs. Par exemple, Honda s'est retiré en tant qu'équipe mais est resté en tant que motoriste de Red Bull et reviendra en tant que motoriste d'Aston Martin en 2026.
Ce renoncement stratégique va également s'accompagner d'un fort impact social puisque pas moins de 500 personnes sont mobilisées dans le bâtiment de Viry-Châtillon, en grande partie sur le projet F1. L'objectif est de recaser ces ingénieurs sur d'autres projets mais on peut surtout à s'attendre à ce que ces ingénieurs aux compétences bien spécifiques se mettent sur le marché du travail. Au moment où Red Bull Powertrains est en train de monter en puissance pour préparer l'arrivée de Ford et où Audi est en train de construire son tout premier moteur de F1, les hommes et femmes de Viry-Châtillon devraient recevoir des appels dans les prochains jours.
Mais si les dirigeants de Renault actent ce passage en seconde zone dans la hiérarchie des équipes, c'est que ce statut de simple écurie-cliente rend la cession de l'équipe bien plus aisée que s'il fallait également reprendre les activités moteur. Ainsi l'an dernier, lorsqu'un groupe d'investisseurs venus du monde du show et du sport business a investi 200 millions d'euros pour acquérir 24% du capital de l'écurie, Viry-Châtillon avait été exclu de la transaction.
Or on sait qu'un acheteur est actuellement sur le marché depuis que Liberty Media a refusé d'octroyer une onzième place sur la grille à Andretti. Celui-ci pourrait donc passer à l'offensive en effectuant une offre sur Enstone, quitte à utiliser dans un premier temps un moteur Mercedes avant de basculer sur celui développé par Cadillac.