Mattia Binotto poussé à la démission

L'adage "on ne change pas une équipe qui gagne" ne semble pas s'appliquer à Ferrari. Après une saison de nets progrès, la Scuderia a décidé de pousser Mattia Binotto, son directeur, à la démission, sans nommer immédiatement de remplaçant.

C'est une collaboration de 28 ans qui prend fin de manière abrupte. Fidèle parmi les fidèles, Mattia Binotto a décidé de partir, avant que ses dirigeants ne le licencient. Et ce malgré des dénégations fermes et définitives dans un communiqué de presse sans appel, il y a seulement 14 jours...

Ses propos dans le communiqué de presse ne laissent pas l'ombre d'un doute qu'il part à regrets : "Avec les regrets associés, j'ai décidé de terminer ma collaboration avec Ferrari. Je quitte une entreprise que j'aime, dont j'ai fait partie pendant 28 ans, avec la sérénité qui vient de la conviction d'avoir fait tous les efforts pour atteindre les objectifs fixés. Je quitte une équipe unie et en croissance. Une forte équipe, prête, j'en suis certain, à atteindre les objectifs les plus élevés et à laquelle je souhaite le meilleur. Je pense que c'est le bon moment même si la décision fut très difficile."

Il est indéniable que la campagne 2022 a été marquée par d'incompréhensibles erreurs de stratégie et lors des arrêts aux stands en course. En même temps, le regain de performances par rapport aux saisons précédents est tout aussi indéniable. Si l'équipe et Charles Leclerc peuvent être déçus ne finir que deuxième après avoir dominé le début de saison, on aurait pu penser que l'équipe souhaite capitaliser sur les progrès de 2022 pour encore progresser en 2023. On peut ainsi noter que la place de Christian Horner n'a jamais été menacé chez Red Bull malgré huit saisons de domination de Mercedes.

A la place, Ferrari a donc décidé de partir à la recherche d'un cinquième dirigeant en l'espace de neuf saisons ! Ce processus devrait prendre près d'un mois alors que la trêve hivernale est de plus en plus courte. Le nom le plus fréquemment cité est celui de Frédéric Vasseur, PDG chez Sauber/Alfa Romeo. Le Français possède un des plus gros palmarès en sports automobiles et pourrait se sentir menacé à termes par l'arrivée d'Audi en 2026. Il présente aussi l'avantage d'être un proche de Charles Leclerc, sur qui John Elkann mise pour retrouver le titre, après l'avoir formé au sein d'ART Grand Prix, puis à ses côtés pour sa première saison en F1 chez Alfa Romeo.

Après sa période de transition, Mattia Binotto ne devrait avoir aucun mal à retrouver une place en F1 puisque son expérience est indéniable. Des formations comme Aston Martin ou Alpine pourraient être intéressées par un tel profil, tout comme Audi pour préparer au mieux son arrivée dans une nouvelle discipline. Surtout quand on se rappelle que l'un de ses prédécesseurs, Stefano Domenicalli, en fut l'un des dirigeants, avant de prendre la tête de la F1.