Sotchi, c'est fini
La réponse n'aura pas tardé : après les appels au boycott, Liberty Media a fait savoir que le Grand Prix de Russie ne pouvait avoir lieu.
La F1 nous a habitué à toujours tarder avant de prendre des décisions qui ne sont pas en ligne avec ses intérêts commerciaux. L'exemple le plus flagrant avait été le Grand Prix d'Australie 2020, annulé à seulement une heure et demi du début des essais libres alors que les dirigeants de la F1 ne voulaient pas se soumettre à la menace du Covid.
Dans le cas de la guerre en Ukraine, la réaction aura été beaucoup plus rapide : dès le jeudi après-midi, Sebastian Vettel et Max Verstappen faisaient connaitre leur avis, l'Allemand faisant savoir qu'il ne se rendrait pas à Sotchi, même si la course avait lieu. Finalement, les dirigeants des équipes se sont rassemblés dans le paddock de Barcelone et ont unanimement décidé de ne pas se rendre en Russie en septembre prochain.
La décision pourrait cependant ne pas être définitive puisque le communiqué de Liberty Media précise "dans les circonstances actuelles." Avec une course prévue d'ici septembre, cela laisse encore le temps de changer. Mais il parait peu probable que cela soit le cas, tant la réprobation de la communauté internationale importante. On peut ainsi constater que l'UEFA a déjà réattribué la prochaine finale de la Ligue des Champions au Stade de France en lieu et place du stade de Saint-Pétersbourg.
Surtout il faut préciser le contexte qui entoure ce Grand Prix de Russie. Déjà, le lieu de Sotchi était directement lié à l'organisation des Jeux Olympiques voulu par l'homme fort du Kremlin. De plus, le sponsor-titre de l'épreuve l'an dernier était la banque VTB, cité directement par Joe Biden dans la liste des institutions visées par les sanctions à venir.
On ne devrait donc plus voir de F1 à Sotchi puisqu'il était prévu que Saint-Pétersbourg, la ville natale de Vladimir Poutine, remplace Sotchi dès 2023. Mais étant donné le contexte, il n'est pas interdit d'imaginer que l'avenir de la discipline détenue par une entreprise américaine ne passe plus par la Russie.