Le Qatar en 2021 mais pas que

Publié le par Matthieu Piccon

Dans le radar depuis des années, le Qatar va enfin accueillir sa première course de Formule 1, dès cette saison. Mais surtout il se positionne pour l'avenir.

Liberty Media était à la recherche d'une nouvelle destination après les nouvelles annulations des Grand Prix d'Australie et du Japon. Avec peu de temps pour réagir, il n'était pas possible de remplacer les deux épreuves mais une place avait été réservée pour une nouvelle épreuve, qui était placée au 21 novembre.

Comme cette date correspondait à la dernière épreuve avant les courses en Arabie Saoudite et à Abu Dhabi, les yeux se sont rapidement tournés vers le Qatar, qui dispose d'une circuit de Catégorie 1, capable d'accueillir une épreuve de F1. L'autre alternative était de retourner une nouvelle fois à Bahreïn, avec la possibilité d'utiliser le petit circuit extérieur, comme cela avait pu être le cas l'an dernier.

Finalement, c'est bien le Qatar qui est parvenu à trouver une place au calendrier de cette saison. Mais c'est surtout un accord de 10 ans qui a également été négocié. Comme le calendrier de l'an prochain est quasiment bouclé définitivement (il devrait être annoncé au Congrès mondial du 15 octobre), il n'était plus possible de l'intégrer dès la saison prochaine. C'est donc bien à partir de 2023 que la F1 se rendra tous les ans au Qatar. Par contre, si c'est bien le circuit du Losail qui va être utilisé le mois prochain, il a été précisé qu'il n'était pas garanti que l'épreuve y ait lieu à partir de sa présence permanente. Par contre, l'opérateur téléphonique local Ooredoo sera bien le sponsor-titre de l'épreuve.

Abdulrahman Al-Mannai, le président de la Fédération automobile et de moto du Qatar, a ainsi déclaré : "C'est un jour spécial pour la fédération des sports automobiles du Qatar et pour l'ambition de notre pays d'accueillir des épreuves sportives majeures. Je suis très fier que nous ayons pu soutenir la Formule 1 en organisant une épreuve dans notre pays en si peu de temps, tout en sécurisant un accord de long terme avec la F1. Cet accord excitant signifie que le Qatar va accueillir la Formule 1 et le MotoGP pour la prochaine décennie, qui sont les sommets des sports automobiles mondiaux."

Le petit émirat poursuit donc sa politique de soft power par l'intermédiaire du sport, qui a commencé avec le rachat du PSG, puis l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022. Mais pour se faire une place au calendrier, il a fallu lever les vétos de ses voisins. En effet, il ne faut pas oublier qu'une grave crise à secouer le Golfe Arabo-Persique puisque la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis a conduit à un blocus total du Qatar entre le 5 juin 2017 et le 5 janvier 2021.

Le Moyen-Orient se positionne donc toujours plus comme une destination de choix pour les sports automobiles alors que Bahrein a été la première destination dans la région, dès 2004. Abu Dhabi a suivi dès 2009, avant que l'Arabie Saoudite et donc le Qatar fassent leurs débuts en 2021. Cela signifie donc que la région va disposer de plus de dates que toute l'Amérique du Nord alors que Miami va seulement devenir la seconde épreuve aux Etats-Unis l'an prochain.

En parallèle, l'Arabie Saoudite imite son rival et voisin en accueillant à la fois la F1 mais aussi la Formule E et a noué un accord de long terme pour faire venir le Dakar sur ses terres. Plus que jamais le sport est un outil de politique internationale.

Le Qatar s'inscrit sur le long terme

Le Qatar s'inscrit sur le long terme

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article