Une assurance contre les accidents ?

Publié le par Matthieu Piccon

Avec la mise en place du plafond des dépenses, les équipes s'inquiètent de plus en plus du coût des réparations en cas d'accident.

Cela devient un thème récurrent, surtout avec la succession d'accrochages qui ont émaillé les derniers Grand Prix. Après Silverstone, Christian Horner s'était ému que les réparations sur la monoplace de Max Verstappen avait coûté 1,8 million d'euros à Red Bull.

Chez Ferrari, la facture totale sur la saison est encore plus élevée puisque entre l'accident de Charles Leclerc lors des qualifications de Monaco, la sortie de piste de Carlos Sainz et l'accrochage du premier virage à Budapest, les dégâts ont coûté la bagatelle de 2,5 millions d'euros à la Scuderia. Avec un plafond rabaissé à 145 millions de dollars cette saison, c'est donc 2% du budget total qui a été consacré à ces réparations, ce qui a un impact sur les prévisions financières de l'équipe, comme l'explique Mattia Binotto : "Nous avons mis en place des contre-mesures pour notre budget final, qui sont nécessaires à mon avis, parce que nous ne savez jamais quelles surprises nous allons avoir d'ici la fin de la saison."

Le dirigeant suisse propose donc de revenir sur un principe immuable des sports automobiles : il n'y a pas d'assurance et chaque participant paye pour ses propres réparations, qu'il soit responsable ou non des dommages. "Evidemment, nous en avons beaucoup discuté et les discussions se poursuivent. S'il y a un accident, s'il y a un pilote coupable et que ce n'est pas de votre faute, est-ce que vous devriez avoir une exemption pour le plafond des dépenses ? Je pense que c'est un point important. La raison pour laquelle j'ai évoqué les 2,5 millions d'euros, c'est pour montrer que les dommages peuvent être significatifs. Donc devons-nous penser à une autre forme de réglementation pour ce genre de cas ?"

Cependant, ce point de vue n'est pas partagé par d'autres équipes, à commencer par celles qui ne sont pas inquiètes d'arriver au plafond des dépenses. C'est le cas d'Haas. C'est pourquoi Gunther Steiner se déclare, dans un édito pour The Race, opposé à ce genre d'assurances car il estime que cela engendrait davantage de coûts que de recettes : "Si nous mettons en place une règle que le responsable doit payer pour les dégâts, nous allons avoir l'expert de l'assurance qui va venir pour dire de qui c'est la faute. Tout d'un coup, vous vous retrouvez à employer 20 personnes pour estimer quel est votre pourcentage de responsabilité."

Par contre, le dirigeant italien estime que cette variable va impacter la valeur des pilotes à l'avenir : "Nous avons eu pas mal de dommages, principalement de notre faute mais c'est comme ça. Cela va désormais contribuer à la valeur d'un pilote à l'avenir. Un pilote qui fait très peu de fautes sera de plus forte valeur puisqu'il y aura moins de dommages et vous pouvez utiliser cet argent pour le développement plutôt que pour des réparations. Cela fait partie du jeu."

Un premier élément de réponse est que la FIA a octroyé une allocation supplémentaire pour financer les courses Sprint, dont la première itération a eu lieu à Silverstone. Les équipes avaient ainsi longtemps milité pour une telle compensation financière pour accéder de faire davantage rouler leurs monoplaces, avec les risques que cela entraine, notamment en conditions de bataille en piste.

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