Audi quitte la Formule E au profit du Mans et du Dakar

Est-ce le début de l'exode ? Après une période dorée depuis son lancement, la Formule E subit le départ d'un premier constructeur, avec Audi. La marque aux anneaux préfèrent ainsi se lancer dans l'hybride pour le Dakar et va revenir au Mans.

Depuis son lancement en 2014, la Formule E a connu une forte croissance, en faisant venir de nombreux  constructeurs attirés par l'attractivité d'un championnat aux coûts beaucoup plus modestes que d'autres catégories établies et le côté trendy de la voiture électrique. Avoir des courses dans le centre des villes étaient également un vecteur d'attraction pour les marques.

Mais désormais le championnat se heurte au même problème que les autres championnats : il n'y a que trois places sur le podium. Or en multipliant le nombre de constructeurs, cela augmente d'autant plus la concurrence et baisse d'autant la probabilité d'être permis les vainqueurs, ce qui conduit traditionnellement à un départ parmi ceux qui n'y retrouvent plus leur compte en termes de retour sur investissements. C'est ce que vient d'annoncer Audi, qui annonce qu'elle claque la porte à l'issue de la saison prochaine, comme l'a annoncé Markus Duesmann, son directeur : "La Formule E a accompagné notre transition. Aujourd'hui, l'électromobilité avec les quatre anneaux n'est plus un rêve pour l'avenir mais bien le présent."

La filiale du groupe Volkswagen effectue donc une remise en cause en profondeur de son programme sportif puisqu'elle a également terminé son engagement en DTM il y a quelques semaines. Après avoir fusionné ses activités usine et clients, Audi va désormais se concentrer sur deux nouveaux projets. Le premier est une vraie surprise puisqu'il s'agit du Dakar ! Si elle s'est bien servi du rallye pour mettre en avant son système quatre roues dans les années 80, la marque ne s'était jamais engagée en rallye-raid. Comme souvent, elle y arrive avec une innovation majeure : son 4x4 disposera d'une batterie haute tension. N'allez tout de même pas croire que le véhicule sera 100% électrique, impossible pour les longues étapes du rallye-raid. Il s'agira en fait d'une batterie qui pourra être rechargée par un moteur essence embarqué. Donc une belle opération de communication à un coût relativement modeste.

Le second volet de son programme est beaucoup plus traditionnel : le retour en endurance. Audi va ainsi s'appuyer sur la réglementation LMDh pour pouvoir s'aligner à la fois aux 24 heures du Mans (WEC) et aux 24 heures de Daytona (IMSA). La bataille dans le double tour d'horloge manceau s'annonce donc bien belle dans les années à venir avec le maintien de Toyota et donc l'arrivée de Peugeot et maintenant Audi. La seule inconnue reste de savoir si ce retour se fera dès 2022 ou s'il faudra attendre une année supplémentaire.