Des 24 heures à nulle autre pareil
A bien des égards, l'édition des 24 heures du Mans 2020 fut unique. Mais certains éléments de la tradition ont bien été respectés.
Pouvait-il en être autrement ? A l'issue de la 88ème édition des 24 heures du Mans, c'est la Toyota n°8, chiffre porte bonheur au pays du Soleil levant, qui a triomphé. Cette victoire est d'autant plus importante pour le constructeur japonais puisque cela constitue sa troisième victoire consécutive, ce qui lui permet de conserver définitivement le trophée, qui est traditionnellement remis en jeu tous les ans.
Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima ont donc été récompensés d'une troisième montre Rolex Oyster Perpetual Cosmograph Daytona gravée de la fameuse inscription "Winner" tandis que Brendon Hartley a reçu son deuxième exemplaire, après sa victoire de 2017 chez Porsche. Cependant, ces pilotes sont encore loin d'atteindre les neuf couronnes de Tom Kristensen, qui était absent de la Sarthe pour la première fois en 23 ans ! "Cela a été une belle course avec des vainqueurs dans les quatre catégories qui l'ont bien mérités. Tout le monde devait être au niveau pour surmonter le challenge mythique du Mans. C'était particulièrement excitant de voir de jeunes pilotes montrer de très belles performances, ce qui est très prometteur pour l'avenir de ce sport" a ainsi commenté le recordman de victoires pour le double tour d'horloge.
Les changements à venir dans la catégorie-reine, avec l'émergence de l'hypercar, rappellent de vieux souvenirs à celui qui est ambassadeur de la marque suisse depuis dix ans et a qui a vécu l'émergence du Diesel, puis de l'hybride : "Les voitures ont beaucoup changé pendant ma carrière. Avec ces changements rapides, vous êtes obligés de constamment faire évoluer votre style de conduite, d'année en année, de tour en tour, la journée et la nuit. Vouloir s'adapter est vital pour réussir, surtout si vous voulez surmonter les conditions changeantes d'une course de 24 heures."
Si pour la première fois de son histoire, les 24 heures du Mans se sont déroulées sans public, son décalage au mois de septembre a eu également un impact direct sur la stratégie de course puisque cela a signifié que les pilotes ont dû affronter quatre heures de nuit de plus que lors de la traditionnelle date de juin.
Le Danois avait ainsi des mots de réconfort à l'encontre des pilotes de la Toyota n°7, dont la malchance ne cesse de la poursuivre ces dernières saisons et qui n'ont toujours pas réussi à l'emporter alors qu'ils sont détenteurs du record absolu de la piste et ont mené plus de la moitié de la course, avant de subir un problème de turbo en pleine nuit : "En tant que pilote, vous devez apprendre à comprendre que lorsque le résultat ne penche pas de votre côté, cela ne peut que vous rendre plus fort sur le long terme. Au bout du compte, vous vous retrouverez en position de signer de grands résultats."
Maintenant, tout le paddock espère un retour à la normale d'ici à juin prochain pour retrouver les 250 000 passionnés qui effectuent le pèlerinage en direction de la Sarthe.
Les pilotes de la Toyota n°8 pouvaient savourer un troisième succès consécutif