Lourde amende pour Racing Point
Renault a été entendu : les commissaires ont estimé que Racing Point avait enfreint le règlement sportif en adoptant les écopes de freins de Mercedes. L'équipe perd 15 points et doit payer une amende de 400 000 euros mais n'a pas besoin de nouvelles pièces.
Depuis le Grand Prix de Styrie, à chaque fois, Renault a déposé plainte auprès de la FIA concernant la légalité de la Racing Point. La FIA a fini par rendre son verdict et il donne raison au Losange : les écopes de freins arrières de la RP20 n'ont pas été développé par Racing Point mais bien par Mercedes.
Comme souvent en F1, le diable se cache dans les détails. En effet, jusqu'à l'an passé, les écopes de freins faisaient partie des éléments non listés, à savoir qu'une équipe a parfaitement le droit d'acheter des pièces à un de ses concurrents. L'un des exemples les plus connus est évidemment le moteur. Mais cette liste a évolué cette saison est les écopes de freins en font désormais partie.
Si la plainte de Renault portait sur les écopes avant et arrière, la FIA a considéré que seules les écopes arrières étaient en faute. En effet, la fédération considère que les écopes avants de 2020 sont une évolution de ceux de l'an dernier alors que les arrières sont tout nouveau et donc considérées comme étant un design Mercedes.
Donc concrètement, la RP20 répond bien à la réglementation technique mais pas à la réglementation sportive ! C'est pourquoi la sanction est liée au sportif, avec la perte de 7,5 points par voiture équipée, soit 15 points au total. Il y a également une sanction financière, qui atteint un total de 400 000 euros.
Mais avec un tel jugement, la FIA tend le bâton pour se faire battre et risque de provoquer le mécontentement des deux côtés. En effet, les écopes de freins ont un impact sur la performance du véhicule (notamment aérodynamique) et le développement d'une nouvelle pièce coûterait bien plus cher que le montant de l'amende. De plus, soit une voiture est légale, soit elle ne l'est pas ! Or dans le cas présent, cela revient à dire : "Attention, ce n'est pas bien mais vous pouvez quand même continuer à l'utiliser à l'avenir."
L'an dernier, c'est Racing Point qui avait porté plainte contre Renault et le constructeur français avait été exclu du Grand Prix du Japon pour avoir adopté un système permettant d’ajuster automatiquement l’équilibre des freins selon la longueur du tour et avait dû le retirer avec effet immédiat.
On peut donc s'attendre à un dépôt d'appel des deux côtés puisque Racing Point va soutenir que si elle peut continuer à l'utiliser, il n'y a pas de raison de la sanctionner pour l'avoir déjà utilisé. Surtout que d'autres équipes pourraient s'intéresser de près à la question puisqu'il s'agit d'un point fondamental sur la stratégie de développement des monoplaces, au cœur de l'équation économique de la F1. On pourrait ainsi imaginer qu'elles se précipitent pour faire de même pour l'an prochain, où la réglementation va rester stable.