La F1 lance sa campagne de développement durable
En ces temps de dérèglement climatique, la F1 se devait d'afficher des objectifs en termes de protection de l'environnement. L'objectif est de compenser ses émissions de CO2 d'ici à 2030.
Il y a quelques semaines, Lewis Hamilton se déclarait à bout, devant les enjeux environnementaux. Il en profitait alors pour faire la promotion de son régime vegan et en appelait sa base de fans à faire de même. Fernando Alonso avait souligné avec ironie qu'un pilote de F1 prenait environ 200 fois l'avion par an pour parcourir le monde...
La F1 se doit pourtant d'apporter sa contribution aux efforts, rien que pour l'image qu'elle renvoie d'elle-même et des entreprises qui font le choix d'y investir. Alors que les constructeurs se ruent sur la Formule E aux budgets (pour l'instant encore) raisonnables et à l'image d'apparence plus verte, la F1 doit prouver qu'elle conserve tout son intérêt sociétal, en termes d'innovations technologiques.
Chase Carey, le PDG de la F1, a ainsi rappelé les avancées dont le sport a été le laboratoire au fil des décennies : "Au cours de ses 70 ans d'histoire, la F1 a été pionnière pour de nombreuses technologies et innovations qui ont positivement contribué à la société et ont aidé à réduire les émissions de CO2. D'une aérodynamique radicale jusqu'au design des freins, les progrès effectuaient par les équipes de F1 ont profité à des centaines de millions de voitures sur la route aujourd'hui."
L'homme d'affaires souligne ainsi l'apport de la technologie hybride des monoplaces, qui a permis de nettement baisser la consommation des véhicules. Le seul hic dans cette communication corporate est que les émissions des 20 voitures en piste ne représentent que 0,7% de l'ensemble des émissions de CO2 générées par la F1. De très loin, le plus gros poste d'émissions (45% du total) est à chercher du côté du fret aérien, maritime et routier utilisé pour transporter le matériel des équipes aux quatre coins du monde, à commencer par les imposants motorhomes disponibles sur toutes les courses européennes. Le second poste d'émissions (28% du total) est à chercher dans les déplacements du personnel allant sur les courses, que ce soit des équipes, de l'organisation, des sponsors ou encore les journalistes.
Le moyen le plus souvent utilisé pour ce type de campagnes visant à atteindre la neutralité carbone d'une organisation est de planter des arbres capables d'absorber le CO2 généré. Mais réduire les émissions restent un objectif. C'est pourquoi le premier objectif intermédiaire est que toutes les courses soient considérées comme durables d'ici à 2025. Concrètement, cela signifie que l'utilisation de contenants plastiques à usage unique seront alors proscrits. Lorsque l'on voit ce que les organisateurs de Bakou avaient prévu cette année, on se dit effectivement que le chemin va être plus long pour certaines épreuves que pour d'autres.
Given the sheer number of flights I take I can’t claim to be any sort of practicing eco warrior, but I’m getting very conscious of single use plastics. And while I’m sure we’re all very appreciative that food’s been put on for the media, this just seems utterly obscene. pic.twitter.com/dzKoacQro1
— Will Buxton (@wbuxtonofficial) April 25, 2019