Vasseur : "Les meilleurs pilotes finissent toujours devant"

Beaucoup a été dit sur les problèmes techniques rencontrés par la nouvelle génération de F2 cette saison. Mais Frédéric Vasseur, un fin connaisseur de la discipline, est persuadé que cela n'aura pas d'influence sur le résultat final du championnat.

Cette saison, la F2 a apporté une toute nouvelle génération de monoplaces. L'architecture technique a été complètement revue puisque le V8 4.0 atmosphérique a laissé la place à un V.6 3.4 turbo. Cette nouvelle solution technique proposée par le fournisseur historique de la discipline, Mecachrome, a rappelé que les sports automobiles sont avant tout un sport mécanique et que les problèmes techniques en font partie inhérentes.

Ainsi depuis le début de la saison, nous avons pu assister à de nombreux départs perturbés par une série de calage sur la grille, à tous les échelons de la grille. Le problème a été particulièrement visible le week-end dernier au Paul Ricard, où les chemises blanches des techniciens de la discipline se sont affairés sur de nombreuses monoplaces. Ainsi George Russell, qui avait remporté la course principale, a été contraint de s'élancer avec deux tours de retard après avoir connu des problèmes sur la grille.

Mais ce sont les pilotes Trident, Santino Ferrucci et Arjun Maini, qui ont décidé de s'exprimer fortement dans les médias pour exprimer leur mécontentement et déplorer l'impact que cela peut avoir sur leur carrière. Alexander Albon, qui a de grandes difficultés à rassembler le budget nécessaire pour s'aligner dans la catégorie, a également montré tout son désespoir lorsqu'il a été lui-même victime d'un problème technique lors de la première course.

Il faut cependant raison gardée et mettre les choses en perspective. Certes des pilotes de premier plan ont pu être impactés mais sans que l'un soit davantage favorisé que l'autre puisque le matériel fourni est identique pour tout le plateau. Interrogé sur le sujet lors d'un point presse dans le paddock du Red Bull Ring, Frédéric Vasseur, qui est un expert de la discipline pour avoir fondée l'équipe ART Grand Prix, a ainsi fait un petit retour en arrière pour remettre les choses dans leur contexte : "L'un des plus beaux championnats qu'on ait eu en GP2 est certainement le premier, avec Nico Rosberg. On a sorti un champion du monde. C'était un championnat où il y avait 1000 fois plus de problèmes que cette année. Problème ou pas problème, ce seront toujours les meilleurs qui seront sur le devant de la scène."

Pour un homme qui a vu et formé les plus grands champions de cette génération, de Nico Rosberg à Charles Leclerc en passant par Lewis Hamilton ou Nico Hulkenberg, l'attitude affiché par la jeune génération ne leur rend clairement pas service : "Je ne pense pas que ça soit une preuve d'intelligence. Des problèmes, ils en auront dans leur carrière. Ils auront beaucoup plus de pression qu'ils en ont aujourd'hui. S'ils réagissent comme certains d'entre eux réagissent aujourd'hui, ce n'est pas pour moi rassurant pour les embaucher pour le futur."

Lorsque l'on regarde le classement du championnat avant ce week-end en Autriche, on peut constater que les favoris pressentis que sont Lando Norris, George Russell ou Nyck de Vries occupent les trois premières places alors qu'il faut descendre en 14ème et 18ème position pour trouver trace d'Arjun Maini ou Santino Ferrucci. Comme quoi, la logique sportive est, souvent, respectée...

De notre envoyé spécial en Autriche