Entre la Formule E et Michelin, le courant passe bien !
Le manufacturier unique de la discipline a annoncé vendredi poursuivre son engagement en Formule E jusqu’en 2021.
C’est une affaire qui roule ! Vendredi, à la veille de la reprise de la quatrième saison de Formule E, Michelin, manufacturier unique de la discipline, a officialisé la suite de son engagement jusqu’en 2021. « C’est une nouvelle fantastique », s’enthousiasme Alejandro Agag qui dirige le championnat. « Michelin est un partenaire de la première heure, qui nous a toujours soutenu. Je suis aujourd’hui très heureux que notre partenariat continue jusqu’à la fin de la saison 7, et pourquoi pas plus tard ! »
Avec DHL, Qualcomm et Renault, le géant du pneumatique fait en effet partie des entreprises fondatrices de la discipline. « Nous avons cru dès le début en la Formule E », souligne Pascal Couasnon, directeur de Michelin Motorsport. « Il s’agit d’un engagement naturel : la mobilité propre est depuis longtemps un sujet central pour nous. En 1992 déjà, nous avions lancé le premier ‘green tyre’ (pneu vert) afin d’améliorer l’efficacité énergétique des voitures de série dans le but d’abaisser la résistance au roulement, et donc la consommation de carburant. La Formule E s’inscrit dans cette même logique d’économie d’énergie, et nous sert de laboratoire de développement pour nos technologies futures. »
Depuis le début de la saison dernière, le manufacturier livre aux écuries le Michelin Pilot Sport EV2, dont les performances énergétiques permettent aux pilotes de gagner un tour de piste supplémentaire (2 km) sans rien changer. En effet, grâce à la réduction de son poids (5 kg par train !) et l’amélioration sensible de sa résistance à l’avancement, le « PSEV2 » permet aux voitures d’effectuer plus de distance avec la même dose d’énergie.
Pour de nombreux aspects, ce pneu est unique dans le sport automobile. Il est en effet le premier pneu de 18 pouces à être monté sur une monoplace - à titre de comparaison une roue de Formule 1 fait 13 pouces - et la sculpture de sa bande de roulement lui permet de rouler à la fois sur le sec et sur sol mouillé. Enfin, les pilotes ne changent jamais de pneus au cours de la journée. Ils sont conçus pour tenir aussi bien pour les essais, les qualifications et la course, ce qui fait de la Formule E la discipline qui utilise le moins de pneumatiques dans la saison.
Par ailleurs, ce pneu peut être utilisé sur le sec et sous la pluie. Pourtant, la pluie n’a fait qu’à deux reprises depuis la création du championnat, à Londres lors de la première année et au cours des qualifications à New York. Pour Serge Grisin, manager de Michelin en Formule E, ce pneu a également « apporté tout au long de la saison dernière performances et sécurité aux concurrents, alors que les circuits urbains proposent toutes sortes de revêtements, asphaltes, bétons mais aussi des aspérités telles que les bouches d’égout ou les bandes de signalisation routières. »
Le manufacturier souhaite utiliser la compétition comme un accélérateur de développement avant de s’adapter aux voitures de série. Le Michelin Pilot Sport 4, actuellement commercialisé, a ainsi été le premier à bénéficier des enseignements tirés de l’expérience de Michelin en Formule E. Désormais, les ingénieurs basés à Clermont- Ferrand travaillent déjà au développement d’un nouveau pneumatique pour la saison prochaine. Le défi est de taille puisque les pilotes disputeront cette fois-ci les courses sans changer de monoplace.