Carlos Sainz entre colère et patience chez Toro Rosso
Carlos Sainz va vivre une troisième saison consécutive chez Toro Rosso. Mais il commence à trouver le temps bien long à Faenza et vise plus haut.
S'il avait connu une première année d'apprentissage en 2015, Carlos Sainz a réalisé une belle année 2016 avec 46 points au compteur et une douzième place finale.
Dans ces conditions, il aurait espéré pouvoir être promu mais la maison-mère, Red Bull, affiche complet depuis la promotion de Max Verstappen en milieu alors que la comparaison entre les deux pilotes n'étaient pas franchement en sa défaveur. Dans une interview accordée au journal espagnol El Pais, il considère qu'il s'est tout simplement trouvé au bon endroit au mauvais moment : "Si j'avais fait cette année en 2012 ou 2013, je pense que j'aurais eu un siège chez Red Bull. Mais maintenant l'équipe est pleine, ils sont très heureux de leurs pilotes et je n'ai mon poste. Avec ces résultats et cette saison, lors de toute autre saison, ils m'auraient donné un baquet chez Red Bull. C'est la vie et la Formule 1 est tellement difficile à comprendre. Soyez patients, ça viendra."
Néanmoins s'il savait depuis le mois d'avril qu'il ne serait pas chez Red Bull, il a été prolongé chez Toro Rosso dès juin. Si Red Bull a fait le choix d'exercer son option si tôt dans la saison, c'est qu'elle voulait se prémunir d'un éventuel départ chez Renault, à la recherche de pilotes de premier rang : "C'est compliqué. Faire une saison en Formule 1 comme celle que je viens de faire est très difficile. C'est précisément pour cela que je suis en colère de ne pas aller de l'avant. Nous avons une offre très intéressante de Renault. Au bout du compte, elle a été rejetée tant par moi que par Red Bull. C'est la vie. Vous faites une très bonne et..."
S'il se serait bien vu rejoindre Enstone, il n'a jamais envisagé faire partie de la liste des candidats au poste laissé vacant par Nico Rosberg chez Mercedes puisqu'il reste lié à la firme au taureau rouge : "Ma carrière est gérée par Red Bull. Ils veulent que je continue chez Toro Rosso et je voulais aussi faire une année supplémentaire ici. Mes chances d'aller chez Mercedes était d'un pour cent. Je n'y ai donc pas pensé et ça ne m'est pas monté à la tête comme cela a été dit dans la presse avec beaucoup de commentaires et de spéculation."
Maintenant qu'il s'est fait une raison de rester, il sait qu'il doit maintenir son niveau de jeu en 2017 afin de pouvoir espérer quelque chose de mieux en 2018 : "Je suis celui qui espère le plus faire le saut vers une équipe officielle en 2018 mais maintenant je suis concentré sur cette saison. Ma chance de 2018 ne se présentera que si je fais une bonne année 2017. Même si j'adorerais être dans une grosse équipe, ce n'est pas le cas. Je suis chez Toro Rosso et je dois faire une très bonne année pour m'ouvrir toutes les portes possibles."
Voici des propos que l'on a peu l'habitude d'entendre dans le monde feutré de la F1, notamment chez Red Bull où Helmut Markko, qui règne en seigneur et maître sur la carrière des jeunes pilotes, ne supporte pas la moindre contradiction. Pierre Gasly est bien placé pour en parler...