Liberty Media rachète la F1 pour 4,4 milliards de dollars
Après des années de promesses non tenues, la cession de la F1 a enfin eu lieu. C'est le groupe de medias américains, Liberty Media, qui a fait la meilleure offre, qui valorise le sport à huit milliards de dollars.
CVC Capital aura réalisé une excellente opération financière en rachetant l'intégralité du capital de la Formule 1 en 2006, pour la somme de 1,8 milliard d'euros.
Une telle somme avait déjà été largement rentabilisée avant même la cession définitive puisque le fonds d'investissement avait déjà effectué un dividende d'un milliard de dollars en 2012, avant de céder quelques mois plus tard une première tranche de 21% du capital pour 1,6 milliard de dollars.
Si de multiples tentatives de mise en Bourse ont échoué, c'est donc une prise de participation totale qui se concrétise. Ainsi le groupe de John Malone a d'ores et déjà acquis 18,7% du capital de Delta Topco, le holding qui détient la F1, en échange d'un versement de 746 millions de dollars, intégralement réalisé en cash.
Pour financer le complément, le groupe de médias va utiliser trois moyens différents, à savoir le cash (pour un total de 1,1 milliard de dollars), l'attribution de 138 millions de nouvelles actions Liberty Media et un instrument de dette d'une valeur de 351 millions de dollars, convertible en actions Liberty Media. La valeur de l'entreprise atteint ainsi huit milliards de dollars car le nouvel actionnaire reprend à sa charge les 3,6 milliards de dollars de dettes contractés par les actionnaires précédents afin de financer les versements de dividende et ainsi multiplier leur retour sur investissement.
Une nouveauté est que le processus de vente prévoit également que les équipes pourront également devenir actionnaires, ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent. On se rapprocherait alors du modèle mis en place par les sports américains, comme la NBA, où les différentes franchises sont les propriétaires de leur propre sport, ce qui permet d'aligner les intérêts de toutes les parties en présence.
Liberty Media a ainsi une forte expérience dans la gestion de franchises sportives puisqu'il est déjà propriétaires de l'équipe de baseball des Atlanta Braves tout en étant également aux commandes du championnat de Formule E, comme l'explique Greg Maffei, le PDG de Liberty Media : "Nous avons hâte de faire partie de la Formule Un. Nous pensons que notre perspective de long terme et notre expertise dans les actifs de medias et de sports va nous permettre d'être de bons gérants de la Formule 1 et va bénéficier aux fans, aux équipes et aux actionnaires."
Néanmoins, si Liberty Media va bien devenir le nouvel actionnaire de référence du sport, avec 35,3% du capital. CVC Capital va maintenir sa présence, avec une part de 24,7% en lieu et place de ses 38,1% actuels. Au total, les actionnaires précédents de la F1 vont conserver près de deux tiers du capital, avec une part de 64,7%.
Dans le cadre de ce changement d'actionnaires, il a également été décidé de remplacer Peter Brabeck en tant que président du conseil d'administration par Chase Carey, juqsu'à présent vice-président de la Century Fox. Mais le PDG de la F1 reste bel et bien Bernie Ecclestone, malgré les déclarations d'Eddie Jordan pendant le week-end à Monza.