Gene Haas n'a pas suivi les conseils de Bernie Ecclestone
Gene Haas a souhaité créer son équipe de F1 en partant d'une feuille blanche alors que Bernie Ecclestone lui avait conseillé de simplement racheter une équipe existante. Ce choix a d'importantes conséquences financières.
Depuis la vague des arrivées de 2010, avec Marussia, Caterham et HRT, aucune équipe ne s'était créée à partir d'une feuille blanche. C'est pourtant le choix qu'a fait Gene Haas, en toute connaissance de cause.
Il a ainsi déclaré à Autosport que Bernie Ecclestone lui avait vivement conseillé de ne pas tout faire tout seul mais de s'appuyer sur une base existante : "Bernie était tout le temps en train de dire : "Pourquoi est-ce que vous n'achetez pas simplement une équipe existante ?" Cela aurait été une meilleure idée puisqu'à l'époque, il n'y avait que dix équipes. Donc économiquement, cela aurait été beaucoup plus avantageux. Bernie avait probablement raison car il y a tellement d'avantages à être une équipe du top 10."
En effet, une telle position s'avère très précieuse car elle ouvre non seulement la porte aux versements monétaires de la FOM mais également à la pris en charge de l'ensemble des frais de transport pour le matériel et le personnel des équipes concernées. Avec un calendrier de 21 courses sur quatre continents, ce poste de dépenses représente clairement un budget non négligeable.
De plus, l'homme d'affaires américain va devoir attendre au moins la saison 2018 avant de recevoir les versements de la FOM puisque les Accords Concorde prévoient qu'une équipe doit être dans le top 10 au moins deux saisons sur trois pour y bénéficier. A titre indicatif, Manor, qui s'est classé 10ème en 2015, a reçu cette année une somme de 41 millions d'euros au titre de ce bonus de performance.
Dans ces conditions, la décision de se concentrer très tôt sur la saison 2017 et ses nombreux changements réglementaires apparait d'autant plus logique : "Nous avons ajouter quelques appendices sur l'aileron avant et avons fait quelques changements à l'arrière mais je pense que nous en avons terminé avec la voiture de 2016. Nous essayons de passer sur celle de 2017 à cause de tous les changements que nous devons faire. Je pense que nous serons meilleurs l'an prochain que cette année. Nous allons continuer à nous développer."
L'équipe va également pouvoir bénéficier de cette année d'apprentissage pour mieux comprendre l'ensemble des éléments que Ferrari lui fournit sans forcément beaucoup d'explications à cause des contraintes imposées par la FIA : "Avec Ferrari, ils nous fournissent beaucoup de pièces mais ils ne nous fournissent pas forcément les informations sur leur fonctionnement. Au bout du compte, c'est une question d'employés. Nous avons quasiment commencé de zéro et nous avions tellement de choses à apprendre par nous mêmes. Avec le temps, nous avons besoin que nos employés comprennent vraiment comment fonctionnent les voitures. Nous ne pouvons pas aller voir Ferrari et leur demander : "Comment est-ce que ça fonctionne ?" Nous devons le comprendre par nous-mêmes."
Le fondateur du groupe éponyme est donc en F1 sur le long terme puisqu'il veut s'en servir comme d'un levier pour son coeur d'activités, Haas Automation.