La sécurité sur les circuits de nouveau en question
Un nouveau drame a été évité de justesse lors des premiers essais du Grand Prix de Monaco. De quoi relancer les discussions autour des mesures de protection autour de la tête des pilotes.
La première séance d'essais du jeudi matin approchait tranquillement de son terme lorsque le drapeau rouge a été brandi tout au tour du circuit de Monaco.
La raison de cette interruption de la séance a été le détachement d'une plaque d'égout par le passage de la Mercedes de Nico Rosberg. Celle-ci s'est alors envolée et a heurté de plein fouet la McLaren de Jenson Button qui arrivait juste derrière.
Les dommages sur la voiture du Britannique ont été importants, comme l'explique le pilote : "La journée a été rendue plus difficile de mon côté du garage par la plaque d'égout, qui s'est détachée et a cassé mon aileron avant, ma suspension avant, l'étrier de frein et le fonds plat."
Si les dégâts ne sont heureusement que matériels, on peut imaginer les conséquences qu'aurait pu avoir ce même incident si cette plaque de métal avait pris davantage de hauteur et avait heurté le pilote à hauteur de la tête. Quand on voit les dégâts provoqués par l'impact d'un amortisseur sur le casque de Felipe Massa lors du Grand Prix d'Hongrie 2009, on peut imaginer les conséquences d'une plaque de métal bien plus grande.
Jenson Button n'a donc pas caché sa colère qu'un tel accident puisse se produire sur un circuit de F1 : "Un circuit est un environnement contrôlé et nous prenons déjà assez de risques en tant que pilotes de course. Normalement, les standards de sécurité sont très bons ici mais c'est le genre d'incidents que nous ne voulons plus voir. On a eu de la chance que la plaque d'égout soit restée proche du sol."
Cela ne pouvait donc que relancer les discussions autour des protections pour les pilotes, entre les deux concepts proposés jusqu'à présent, le Halo ou l'aero screen. A cette question lors de la conférence de presse des directeurs d'équipe, Paul Monaghan de Red Bull a ainsi botté en touche et renvoyé la balle à la FIA, qui est responsable de la réglementation technique : "Ce n'est pas une question facile car elle implique la FIA, qui n'est pas représentée ici. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il y a deux systèmes disponibles : le halo et l'aero screen. Les deux ont des avantages, les deux ont des inconvénients. Tant que l'évaluation est encore en cours, je pense que nous devons laisser le processus se poursuivre."
Mais c'est un cruel concours de circonstance qu'un tel incident ait précisément lieu le jour où la famille de Jules Bianchi officialise sa décision de porter plainte contre les différents responsables de la F1 dans le cadre de l'accident du pilote français.