Tony Fernandes serait prêt à céder Caterham pour 589 millions de dollars
Le bonheur des uns fait le malheur des autres : alors que l'avenir de Marussia s'est considérablement embelli grâce à la neuvième place de Jules Bianchi à Monaco, celui de Caterham s'en trouve donc largement impacté. Tony Fernandes aurait donc décidé de mettre l'ensemble du groupe Caterham en vente.
Néanmoins, contrairement à ce qui a pu être déclaré par d'autres médias, cette décision, révélée par le journal malaisien The Edge, n'a pas été prise sur le coup de la colère de voir ses principaux rivaux marquer leurs premiers points de l'histoire. Pour l'homme d'affaires malaisien, c'est naturellement une question de retour sur investissements et de perspectives économiques sur le long terme.
L'impact du projet Alpine
Ainsi l'une des principales raisons d'être de l'écurie, depuis que la guerre médiatico-judiciaire autour du nom de Lotus est terminée, est de promouvoir le constructeur automobile Caterham, que Tony Fernandes avait acheté pour bénéficier d'une marque qui lui appartenait. Celui-ci devait obtenir une envergure bien plus importante avec l'annonce du partenariat avec Renault pour lancer la nouvelle génération d'Alpine au sein d'un joint venture.
Mais, avec le départ de Carlos Tavares, grand partisan du projet lorsqu'il était le numéro 2 du Losange, ce projet a du plomb dans l'aile et est quasiment enterré. Cela réduit donc largement les perspectives du constructeur et l'intérêt d'avoir une écurie de F1 à son nom. La publicité offertes aux autres entreprises de Tony Fernandes (AirAsia ou EQ8) et leurs partenaires (General Electric, Airbus) ne semble donc plus compenser les coûts engendrés par une présence en F1.
Une comparaison défavorable avec la Premier League de football
C'est pourquoi il avait menacé en début de saison qu'il mettrait fin à son aventure de cinq ans en F1 si les résultats ne s'amélioraient pas. Il avait ainsi utilisé sa position de propriétaire des Queen Park Rangers pour comparer le football et la F1 et la balance ne semblait pas pencher du côté de cette dernière : "Le sport doit s'interroger sur lui-même. Je suis dans une position idéale pour comparer deux sports : le football et la Formule Un. Toutes les semaines, je vais à un match de foot en étant très nerveux, que nous jouions contre Yeovil, Doncaster ou Leicester parce que le football est imprévisible. Ce n'est pas un secret que les gens payent davantage pour regader le football, les droits télévisés augmentent, l'audience mondial augmente. Donc qu'est-ce qu'ils font bien que nous ne faisons pas bien en Formule Un ?"
La réponse a cette question est à aller chercher du côté des coûts, qui ne sont pas maîtrisés en Formule Un car les écuries sont incapables de se mettre d'accord sur le sujet : "Nous passons notre temps à discuter de la longueur d'un tuyau, du KERS, etc... Mais la course reste la même, avec les mêmes trois ou quatre équipes qui gagnent. Il n'y a pas d'outsiders qui arrivent. En football, ce qui est génial, c'est que lorsque Yeovil arrive à un match de coupe et bat Manchester United. Cela peut arriver en football."
Des investisseurs du Moyen-Orient
Les données sur l'ensemble du groupe, qui comprend donc le constructeur automobile et l'écurie de F1, auraient donc été transmises à de potentiels investisseurs du Moyen-Orient. Une telle nouvelle pourrait également intéresser quelqu'un comme Gene Haas, qui a indiqué qu'il souhait avoir une base européenne pour son écurie. Bénéficier d'infrastructures déjà existantes serait un gain de temps et donc d'argent non négligeable.
Contacté par nos services, l'écurie s'est refusée au moindre commentaire sur le sujet.